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Purificateurs d’air: la CSEM va de l’avant malgré l’avis du gouvernement

English Montreal
La Commission scolaire English-Montreal. Photo: Josie Desmarais / Métro Média

Alors que le gouvernement ne recommande toujours pas l’installation de purificateurs d’air dans les écoles, la Commission scolaire English Montréal (CSEM) a pris les devants. Elle prévoit d’installer des purificateurs dans des dizaines d’établissements d’ici la fin du mois.

L’école primaire Pierre Elliott Trudeau, située à Rosemont, a été la première pendant les Fêtes à être équipée des fameux purificateurs à filtre HEPA. D’ici la fin du mois de janvier, la CSEM espère installer 806 purificateurs dans 30 de ses établissements dépourvus de ventilation mécanique.

«Nous pensons tout simplement que le gouvernement a tort. Notre décision d’installer rapidement des purificateurs d’air dans nos écoles se base sur des études sérieuses menées en Allemagne et aux États-Unis. Le rapport de la Santé publique se base sur une étude coréenne qui ne concerne pas les écoles, mais des milieux de travail comme les centres d’appels», explique le président de la CSEM Joe Ortona.

Tandis que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, préconise d’ouvrir les fenêtres des salles de classe, M. Ortona se dit «perturbé et surpris» par la position du gouvernement sur ce point.

«Les arguments avancés par le gouvernement sont les mêmes que pour les masques au début de la pandémie. On nous dit que les purificateurs peuvent donner un faux sentiment de sécurité et peuvent être néfastes s’ils sont mal utilisés. Il faudrait concentrer nos efforts à s’assurer qu’ils sont bien utilisés plutôt que de les bannir», défend le président d’English Montréal.

M. Ortona va d’ailleurs plus loin et demande à Québec d’aider les commissions et centres de services scolaires à payer les purificateurs d’air. Ceux-ci ont coûté plus de 1,7 M$ à la CSEM.

«Je crois qu’on ne devrait pas payer pour des frais de santé et de sécurité en temps de pandémie. Mais, quoi qu’il en soit, si on a d’autres décisions à prendre pour préserver la santé de nos élèves et de nos employés, on attendra pas le gouvernement», affirme-t-il.

Des enseignants inquiets

Au cours des dernières semaines, plusieurs enseignants ont d’ailleurs exprimé leurs craintes face à cet enjeu. Certains d’entre eux se sentent incompris par un gouvernement qui ne semble pas les prendre au sérieux.

«On demande aux profs d’ouvrir les fenêtres, mais il faut comprendre que certaines classes n’en ont pas, et que ça risque aussi d’être difficile à faire quand il fera -20° ou qu’il y aura des tempêtes de neige», déplorait Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, auprès de Métro Média la semaine passée.

Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement, rappelait quant à lui que la problématique ne date pas d’aujourd’hui. D’après lui, la pénurie d’enseignants et la vétusté des établissements scolaires ont surtout été mises en lumière par la crise sanitaire.

«Les craintes sont nombreuses, parce que les problèmes qui existaient avant la pandémie étaient nombreux, et que la pandémie n’a pas eu pour effet de les résorber. Au contraire, elle exacerbe ces difficultés», conclut-il.

La FAE n’ayant pas d’enseignants dans les établissement de la CSEM, elle n’a pas souhaité commenté la décision d’English Montreal d’installer des purificateurs d’air.

Avec les informations de Félix Lacerte-Gauthier.

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