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COVID-19: 150 places dans un stade pour les itinérants testés positifs

Une femme itinérante mendie devant le centre d'achats Alexis-Nihon pendant la pandémie de covid-19.
Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que l’ancien hôpital Royal Victoria menace de déborder, les autorités sanitaires lancent un nouveau site d’accueil au Stade de soccer de Montréal afin d’accueillir les itinérants testés positifs à la COVID-19. Au total, 150 places seront ouvertes dans cet établissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension.

Le gouvernement du Québec en a fait l’annonce, conjointement avec la Ville de Montréal, jeudi matin. «Les besoins étaient déjà criants, mais ont été grandement exacerbés par la crise sanitaire», a signifié dans un communiqué la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

C’est la Croix-Rouge qui assurera le service dans cette ressource temporaire. Seules les personnes asymptomatiques ou qui présentent des symptômes légers ne nécessitant pas de soins hospitaliers pourront y avoir accès.

«Je veux m’assurer que personne n’ait à passer la nuit dehors au cours des semaines à venir, au plus dur de l’hiver», indique le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant.

Le site permettra de loger temporairement 150 personnes. Elles seront réparties dans des cubicules privés ou semi-privés de façon à respecter les mesures sanitaires.

De 70 à 80 bénévoles et employés de la Croix-Rouge vont être présents 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour gérer le refuge. Ils seront notamment responsables de toute la logistique, de l’aménagement des chambrettes et de la nourriture. Des secouristes d’Ambulance Saint-Jean seront aussi sur les lieux.

«Ce site permettra d’assurer un contrôle et de protéger la santé des personnes en situation d’itinérance», précise la présidente-directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger.

Débordement

Ceci survient alors que les 50 chambres individuelles dédiées aux sans-abris testés positifs de l’ancien Hôpital Royal-Victoria sont toutes occupées. Quelques-unes ont même été doublées.

«On a augmenté la capacité. Sur les lieux, on la convergence de plusieurs employés en provenance de différents établissements du milieu de la santé», assure quant à lui Jason Champagne, directeur du volet santé mentale et dépendance au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Quelque 70 places seront disponibles dès dimanche au Centre de soccer de Montréal. On s’attend à pouvoir recevoir 80 personnes de plus à compter de mardi.

Ces lits s’ajoutent d’ailleurs aux 112 places au Centre Pierre-Charbonneau, annoncées le 20 janvier. Montréal comptera bientôt sur plus de 250 nouvelles places pour répondre aux besoins.

Isolement

Une fois intégrée au refuge, une personne ne pourra quitter l’endroit, et ce, pour toute la période de sa quarantaine. Or, si quelqu’un décide de sortir de son propre chef, la Croix-Rouge n’a aucun pouvoir pour l’en empêcher de le faire.

«Ce n’est pas notre responsabilité, il y a des autorités, il y a la police, la Croix-Rouge ne peut pas gérer une prison, rappelle Pascal Mathieu, vice-président de la Croix-Rouge pour le Québec. À ceux qui veulent s’isoler, on donne l’opportunité de le faire.»

Toutefois, l’isolement des personnes aux prises avec des problèmes de consommation risque de poser un problème. Si elles ne peuvent pas sortir, comment pourront-elles se procurer drogue ou alcool?

«Pour ce qui est de l’alcool, nous on ne peut pas en vendre, mais un dépanneur situé tout près pourrait possiblement livrer de l’alcool», mentionne M. Mathieu. Pour ce qui est des drogues, «c’est pas encore déterminé, on est encore avec les partenaires en train de chercher les modalités», ajoute-t-il.

Avec François Carabin

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