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Relance du centre-ville: une «cellule» pour faciliter le développement immobilier

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Le Square Children's en cours de construction, au centre-ville de Montréal. Photo: Josie Desmarais/ Métro

La Ville de Montréal a créé une «cellule» afin de faciliter le développement immobilier du centre-ville dans le contexte de la relance économique, sans laisser de côté ses objectifs en matière d’inclusion et de verdissement.

Dans les dernières années, plusieurs frictions sont nées entre la Ville et différents promoteurs quant au développement du centre-ville. Le chantier du Square Children’s, près de la station de métro Atwater, compte parmi les projets immobiliers où les discussions entre les deux parties ont achoppé dans les dernières années, notamment sur la question de l’inclusion de logements sociaux sur le site.

Or, dans le contexte de la relance économique du centre-ville, plusieurs développements immobiliers pourraient voir le jour au coeur de la métropole, notamment dans le secteur Bridge-Bonaventure et à l’Île-des-Soeurs. Une «cellule facilitatrice» a donc pris forme cette semaine pour permettre à la Ville et aux promoteurs de collaborer davantage à l’avenir pour accélérer la réalisation de tels projets.

«La Ville veut vraiment faciliter les projets de développement immobilier au centre-ville au cours des prochaines semaines et des prochains mois», a d’ailleurs affirmé mercredi après-midi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors d’une conférence adressée aux membres de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU).

Elle a alors évoqué l’intérêt de la Ville pour simplifier certains «processus» menant à la concrétisation de projets immobiliers. «On veut couper dans le red tape», a-t-elle laissé tomber, en reprenant une expression anglaise qui fait généralement référence à la lourdeur bureaucratique.

«C’est une volonté réelle de faciliter la vie [des promoteurs], mais aussi de plus se parler pour mieux se comprendre.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Manque de communication

Cette cellule a d’ailleurs tenu sa première rencontre jeudi matin. Selon nos informations, une dizaine de personnes y ont pris part, dont des représentants des développeurs immobiliers Broccolini, d’Allied Properties et du Fonds immobilier de solidarité FTQ. Des fonctionnaires des services responsables de l’habitation et de l’économie de la Ville ont aussi siégé à ce comité virtuel, de même que le directeur d’arrondissement de Ville-Marie, Marc Labelle.

Cette première rencontre a été présidée par le responsable du développement économique à la Ville, Luc Rabouin.

«On veut être capable d’améliorer l’accompagnement que la Ville offre aux promoteurs immobiliers. Il y a toute sorte d’obstacles que rencontrent les promoteurs quand ils veulent réaliser des projets», a expliqué l’élu de Projet Montréal à Métro, en marge de cette rencontre.

Celle-ci a d’ailleurs donné l’occasion de soulever un manque de communication entre la Ville et les promoteurs dans le processus d’approbation des projets immobiliers.

«Parfois, les promoteurs déposent un projet et il y a un long délai où c’est le silence […] Ça peut créer des tensions inutiles», constate M. Rabouin, qui souhaite améliorer la «fluidité de la communication» entre les promoteurs et la Ville.

Pour ce faire, la Ville envisage d’avoir «un intervenant pivot» vers lequel les promoteurs pourraient se tourner pour avoir réponse à leurs questions, sans avoir à passer par ses différents services. Une mesure qui pourrait faciliter le processus d’approbation de projets immobiliers.

«On veut s’assurer que pour les investisseurs, le chemin soit plus précis», a d’ailleurs souligné Mme Plante devant l’IDU.

Accélérer «les bons projets»

La Ville conserve toutefois des attentes élevées à l’égard des promoteurs, prévient M. Rabouin. Dès le mois d’avril, le règlement pour une métropole mixte obligera notamment les promoteurs à inclure un plus grand nombre de logements sociaux, abordables et familiaux dans leurs projets.

La Ville a aussi entamé une révision de son plan d’urbanisme, qui prend du vieux, afin que celui-ci tienne davantage compte des enjeux actuels de verdissement et de mobilité.

«On veut que les bons projets puissent se réaliser plus vite et que les moins bons projets puissent devenir de bons projets», résume M. Rabouin, qui rappelle que la Ville doit s’assurer que les impacts du développement immobilier «seront positifs pour la communauté».

Au cours des quatre prochaines semaines, deux ateliers de travail auront lieu en présence d’experts de la Ville et du secteur immobilier. L’ensemble des membres de cette cellule se réuniront ensuite à nouveau d’ici six semaines, indique M. Rabouin.

«On aura alors des pistes de solutions concrètes à proposer», promet-il.

Métro a tenté de joindre plusieurs promoteurs immobiliers pour commenter cette initiative, jeudi. Au moment d’écrire ces lignes, aucun d’entre eux n’avait retourné nos appels. Le président de l’IDU a pour sa part salué cette démarche.

«Si on peut faciliter la réalisation de projets, en tout temps, c’est positif, mais dans un contexte de relance, ça l’est encore plus», estime Jean-Marc Fournier.

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