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Une coiffe traditionnelle retournée à la Nation Crie

Le chef du Grand conseil des Cris, Abel Bosum
Le chef du Grand conseil des Cris, Abel Bosum lors de la conférence pour la remise de la coiffe. Photo: Capture d'écran

Une coiffe traditionnelle autochtone sera retournée officiellement à la Nation Crie à la suite d’une requête formulée en 2019.

L’objet à la fois culturel, patrimonial et spirituel, sera conservé à l’Institut culturel cri Aanischaaukamikw selon les conditions muséologiques respectant les normes internationales. Un transport spécialisé est prévu dans les prochains jours afin de le transférer au village d’Oujé-Bougomou, dans le Nord-du-Québec, où est situé le centre culturel.

La restitution s’inscrit dans la Stratégie de réconciliation avec les peuples autochtones de 2020-2025. «L’un des piliers de cette réconciliation est de nouer des relations de gouvernement à gouvernement, entre les communautés autochtones et la Ville de Montréal», a déclaré la mairesse, Valérie Plante, lors de l’annonce mercredi.

Depuis 1946, la coiffe était entreposée au Musée de Lachine. Elle avait été donnée à Montréal par le collectionneur Fred Russell Hamilton. On ignore la raison qui a mené à la perte de l’artéfact par la Nation Crie.

Elle a été restaurée par le Centre de conservation du Québec en 2007. La tâche a nécessité 570 heures de travail.

C’est seulement en 2016 que cet objet ancestral a été identifié par un membre de la Nation Crie et ancienne directrice de l’institut Aanischaaukamikw, Sarah Pashagumskum.

Retrouvailles

«L’importance du rapatriement de cet objet historique à sa famille et à sa communauté permet de nous connecter à nos ancêtres et à nos histoires», – Le chef du Grand conseil des Cris (Eeyou Istchee), Abel Bosum.

Il était d’ailleurs accompagné des descendants de Jane Gunner, celle qui a confectionné l’objet.

De la perspective autochtone, ce retour se compare à des retrouvailles avec un parent perdu depuis longtemps, affirme M. Bosum, en plus d’être significatif pour la gouvernance de la Nation Crie.

Il s’agit d’un pas radical de plus vers la «décolonisation». «Les mots sont une chose, mais les actions en sont une autre. Ce qu’on ressent aujourd’hui est émouvant et excitant. Nous apprécions les efforts qui ont été faits», a laissé savoir le chef du Grand conseil.

D’autres objets ancestraux de ce genre se trouvent toujours aux quatre coins du monde.

La mairesse de Lachine supporte actuellement la communauté mohawk de Kahnawake qui souhaite ouvrir un musée culturel.

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