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Un plan pour réaménager le parc Jean-Drapeau au coût de 970 M$

Parc Jean=Drapeau
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, le responsable des grands parcs et du parc Jean-Drapeau, Robert Beaudry, le vice-président du conseil d’administration de la Société du parc Jean-Drapeau, Karel Mayrand, et la directrice générale de la Société du parc Jean-Drapeau, Isabelle Bonneau, ont dévoilé le Plan directeur de conservation, d’aménagement et de développement du parc Jean-Drapeau 2020-2030. Photo: Josie Desmarais/Métro

Afin de «révéler et redonner aux citoyens» le parc Jean-Drapeau, un plan de réaménagement en profondeur de l’endroit a été présenté mercredi matin par la Ville de Montréal.

En récupérant de nombreux espaces de voirie ou des espaces non utilisés, et en éliminant 80% des espaces de stationnement en surface, le plan prévoit un reverdissement et un réaménagement du parc qui devrait s’effectuer d’ici 2030, au coût total de 970 M$.

De ce montant, la société du parc Jean-Drapeau aurait pour l’instant obtenu la confirmation d’un premier engagement ferme de la Ville de Montréal de l’ordre de 340 M$. La société prévoit par ailleurs solliciter les autres paliers de gouvernement et pourrait potentiellement chercher à obtenir des investissements privés afin de compléter le projet.

«Le parc Jean-Drapeau est tellement lié à notre identité comme Montréalais, à notre histoire et au rayonnement de la métropole. Aujourd’hui, nous amorçons un autre chapitre incontournable de son histoire. Il s’agit du plus important effort de planification de grand parc urbain depuis celui du Mont-Royal, il y a 150 ans», a indiqué la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en conférence de presse, mercredi matin.

Aménagements

Le plan sur 10 ans comprend notamment l’aménagement d’une promenade riveraine de 15 km tout autour des Îles Sainte-Hélène et Notre-Dame.

Dans le but de verdir le parc Jean-Drapeau, 80% des espaces de stationnement en surface seront transformés en espaces verts. L’aménagement d’un stationnement étagé incitatif de 2300 espaces devrait permettre de compenser les espaces transformés en espaces verts.

Le stationnement P-8 qui fait près d’un kilomètre de long et qui fait face à Montréal sur le côté ouest de l’Île Sainte-Hélène, sera d’ailleurs remplacé par un grand parc riverain

Un édifice multifonctionnel abriterait non seulement le stationnement étagé, mais aussi les garages, espaces d’entreposage et de réparation et les bureaux de la Ronde.

On compte par ailleurs augmenter de 40% les milieux humides et augmenter de 30% la canopée. On souhaite également convertir plusieurs espaces gazonnés et ornementaux en habitats végétaux plus riches écologiquement. Une forêt à trois strates avec davantage de couches de végétation est dans les plans.

La circulation automobile sera par ailleurs progressivement réduite dans le parc et sera remplacée par une offre de transport collectif. Il est également prévu d’ajouter une navette fluviale vers l’Île Notre-Dame.

Deux espaces situés à proximité de l’Espace 67 doivent être réaménagés pour pouvoir desservir de plus grands événements, soit le jardin le petit prince, au nord de l’Espace 67 et un peu plus au sud, la place des nations, qui, à l’époque de l’Expo 67, était le lieu des cérémonies officielles et des activités culturelles.

Le but est de restaurer l’endroit selon ses composantes de l’époque de l’Expo 67. Cela passera notamment par un retour de plusieurs aménagements tels que les bassins, la flamme, des œuvres d’art, la passerelle ainsi que les drapeaux.

La passerelle du cosmos, qui à l’époque de l’Expo 67 faisait le lien entre les pavillons de l’URSS et des États-Unis comprendra éventuellement un corridor écologique permettant à la faune de traverser d’île en île.

On prévoit aussi d’augmenter de façon significative le nombre de kilomètres de sentiers dans le parc. Des voies polyvalentes doivent être aménagées pour faire davantage de place aux cyclistes.

Réactions

Le chef de l’Opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal, Lionel Perez a critiqué vertement l’administration de Mme Plante quant à l’annonce de ce matin, qu’il qualifie de «précipitée et électoraliste».

«Ce qui est le plus préoccupant, c’est le manque de considération pour l’accessibilité universelle. Il faut s’assurer que les gens puissent y venir par automobile. Ce n’est pas tout le monde qui peut prendre le métro. L’administration annonce une réduction importante du stationnement et n’attendent même pas le rapport qu’ils ont mandaté sur la mobilité, l’achalandage et le stationnement. Ils gouvernent par idéologie et font une guerre anti-voiture», soutient-il.

De son côté, l’Association des architectes paysagistes du Québec (AAPQ) a réagit favorablement, mercredi, au dévoilement du plan de réaménagement.

Membre du conseil d’administration de l’AAPQ et professeur de design de l’environnement à l’UQÀM, Philippe Lupien croit que l’impact de l’augmentation prévue de la canopée et de l’ajout de milieux humides sera important pour Montréal.

«Pour les Montréalais comme tels, on est très heureux de voir que le parc sera de plus en plus accessible. Il y a des zones perdues qui vont devenir accessibles au public pour des activités récréotouristiques et de détente. Il y a aussi une reconnaissance des enjeux patrimoniaux. Le parc comprend beaucoup d’éléments patrimoniaux, autant au niveau de l’architecture que du paysage et de l’intégration des deux», souligne-t-il.

Des secteurs du parc «à l’abandon»

En 2019, l’Association des architectes paysagistes du Québec déplorait que des places publiques «symboliques» avaient été victimes d’un déficit d’entretien au cours des dernières années. L’organisation estimait que des secteurs avaient carrément été laissé «à l’abandon».

À la suite d’un vaste processus de consultation citoyenne, un rapport de l’Office de consultation publique de Montréal réclamait pour sa part un réaménagement du parc Jean-Drapeau qui miserait sur «la recherche d’un équilibre harmonieux entre les composantes nature et événementielle de la vocation du Parc».

 

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