La pratique du vélo en hausse à Montréal, l’administration Plante veut en faire plus
Malgré la pandémie et la baisse des déplacements reliés au télétravail et à l’école en ligne, la pratique du vélo progresse à Montréal où les déplacements à vélo sont en hausse de 17% selon l’édition 2020 de l’état du vélo au Québec.
L’administration Plante veut se placer dans la continuité de cette tendance, indiquant en entrevue qu’elle ajoutera et bonifiera 30 km de pistes et procédera à la réfection de 42 km de voies cyclables existantes.
Un effet double de la pandémie
Depuis 2015, 2 cyclistes montréalais sur 3 affirment utiliser leur vélo comme moyen de transport utilitaire, une hausse de 42% en 5 ans. En 2020, en pleine pandémie, c’est 1,1 million de Montréalais qui ont déclaré avoir pédalé.
À l’échelle de la province, le Québec compte 4,5 millions de cyclistes, soit 250 000 de plus qu’en 2015.
«Ce qui est très encourageant, c’est que les efforts ont porté leurs fruits: le vélo a progressé sur plusieurs fronts malgré la pandémie.» -Jean-François Rheault, PDG de Vélo Québec
Si la pandémie a réduit les déplacements utilitaires à vélo (-6% sur un an en période de pointe, en semaine) en raison du télétravail et de l’enseignement en ligne, les déplacements de loisir les fins de semaine dans la métropole ont augmenté d’un tiers (+28%) par rapport à juin 2019.
Un environnement favorable
Pour expliquer cet engouement dans la province et dans la métropole en particulier pour le vélo, Jean-François Rheault insiste sur l’importance d’un «environnement favorable à la pratique du vélo», alors que 62% des Québécois vivent dans des villes dotées d’un plan vélo, d’un plan de transport actif ou d’un plan de mobilité durable comportant un volet vélo.
Cet environnement favorable prend la forme de pistes cyclables et d’aménagements sécuritaires. Depuis 2015, le réseau cyclable est en forte croissance (1001 km de voies cyclables sur l’île), ce qui représente une augmentation de 34%.
Des aménagements cyclables à l’image du REV, la piste cyclable bidirectionnelle de la rue Saint-Denis qui s’étend sur 184 km dont les travaux ont commencé à l’été 2020. Selon Vélo Québec, le REV répond à la saturation de certaines pistes cyclables montréalaises.
Cet «environnement favorable» est visible selon Vélo Québec, dans les quelque 540 km de rues de la métropole dotés de mesures de modération de la circulation, dont 2700 dos d’âne répartis sur 250 km.
De plus, c’est 7% des intersections montréalaises qui sont pourvues d’avancées de trottoir. Certains arrondissements se démarquent comme Outremont, Rosemont–La-Petite-Patrie et Le Plateau-Mont-Royal, où 20% des intersections sont munies d’avancées de trottoir et pas moins de 30% des rues bénéficient de mesures de modération de la circulation.
Un message clair aux élus
Pour Jean-François Rheault, l’état du vélo au Québec 2020 envoie un message clair aux municipalités québécoises. «Il faut continuer de faire la promotion du vélo et les municipalités ont intérêt à offrir des aménagements cyclables au sein des villes, que ce soit au niveau du réseau cyclable ou des incitatifs.»
Selon une étude récente de la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal, de 18% à 25% des déplacements peuvent se faire à vélo dans les grandes villes québécoises.
«La qualité de notre réseau cyclable contribue à l’attractivité de la métropole, la qualité de vie des quartiers et la santé publique, qui sont essentielles à la relance de Montréal.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal
Le portrait dressé par Vélo Québec et les indicateurs de la pratique du vélo dans le vert dans la métropole semble représenter une bonne nouvelle pour l’administration municipale ainsi que pour Valérie Plante qui fait du développement des pistes cyclables son cheval de bataille depuis sa campagne en 2017.
La mairesse se réjouit de la popularité de la pratique du vélo dans la métropole, et précise qu’en 2021, son administration poursuivra ses efforts.