Le symbole controversé de la ligne bleue aperçu au SPVM
Le symbole de la ligne bleue (The Thin Blue Line), associé au travail des policiers, mais aussi à l’opposition au mouvement Black Lives Matter, a été aperçu sur l’uniforme d’un policier du SPVM. Le corps policier se penche sur la situation.
Lors d’un rassemblement dans le port de Montréal début août, un policier arborait un insigne cousu à son uniforme. On y voit le drapeau du Canada en noir et blanc, séparé par une ligne bleue et accompagné d’une citation.
On peut y lire: «Though I walk through the valley of the shadow of death, I will fear no evil» (en français : «Bien que je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains pas le mal»). Cette phrase est tirée d’un psaume biblique.
Hier soir, Métro a de nouveau remarqué une variante de la ligne bleue, cousue sur l’uniforme d’un policier montréalais. On peut y voir un bouc, accompagné de la ligne bleue et du sigle GI.
Une signification controversée
Ce symbole nommé The Thin Blue Line (la fine ligne bleue) associe le travail des policiers – d’où la couleur bleue – au maintien de l’ordre et de l’harmonie sociale.
Pour le chef de la police de Calgary, où le symbole est officiellement accepté, la bande bleue symbolise «les idéaux de la justice, de la bravoure et du service à la communauté», disait-il dans un reportage récent de Radio-Canada. Le symbole est aussi «un hommage à nos frères et sœurs policiers décédés».
Cependant, cette signification a été ternie et remplacée par une autre, plus controversée.
Ce même symbole a été associé au mouvement Blue Lives Matter. Ce mouvement de soutien à la police se plaçait en opposition directe à Black Lives Matter.
En effet, aux États-Unis, lors de manifestations contre la violence policière, des groupes d’extrême droite ont été vus portant un insigne similaire.
C’est ce caractère controversé qui a mené la GRC à interdire le port de l’insigne. Des discussions ont aussi été entamées à ce sujet dans les corps de police à Toronto et à Calgary.
Une procédure en révision au SPVM
Au sujet du port d’un tel signe par un agent du SPVM, en entrevue avec Métro, l’inspecteur David Shane admet que «ça peut arriver que des policiers prennent l’initiative de porter un insigne qui les mobilise ou qui est un symbole fort pour eux».
Du côté de la Ville de Montréal, «on ne croit pas qu’il s’agisse d’un signe officiel».
Pour l’inspecteur Shane, si ce symbole a été «repris par des groupes plutôt extrémistes», il n’a pas «été créé pour susciter la division ou exprimer quoi que ce soit vis-à-vis des citoyens».
M. Shane reconnait néanmoins que ce symbole est l’objet «d’un débat». Il reconnait également l’impact de cet insigne sur la confiance des citoyens envers le corps policier.
À noter que les policiers au Québec sont assujettis à la Loi sur la police (article 263.1), qui encadre le port de l’uniforme et de l’équipement. Le policier «ne peut les altérer, les couvrir de façon importante ou de façon à en cacher un élément significatif ni nuire à l’usage auquel ils sont destinés». Des exemptions existent selon le corps de police.
Interrogé par Métro, l’inspecteur Shane explique que le SPVM est en révision de sa procédure sur la tenue et le maintien. Celle-ci sera présentée aux employés d’ici «quelques mois».
Cette procédure révisée sur laquelle planche le SPVM inclurait «le port de cet insigne», précisent les relations médias du SPVM.