Un doctorat honorifique pour Nathalie Provost, survivante de Polytechnique
Sur la recommandation de Polytechnique, l’Université de Montréal décernera un doctorat honoris causa à Nathalie Provost, ingénieure et militante engagée dans la lutte contre les armes à feu. La remise du doctorat honorifique se fera lors des collations de grades de l’université les 16 et 17 juin.
Après deux ans de pandémie, ce sera l’occasion de souligner les mérites des finissants des promotions 2020, 2021 et 2022. Au total, l’établissement d’enseignement remettra plus de 4500 diplômes, portant ainsi à plus de 56 000 le nombre de diplômés.
Mostafa Terrab, fervent promoteur de l’éducation, recevra lui aussi un doctorat honoris causa aux côtés de Nathalie Provost.
Un parcours de combattante
Mme Provost est une survivante du féminicide survenu à Polytechnique en 1989. Elle a d’ailleurs reçu la Médaille de la bravoure du Canada, en 1994, pour sa détermination pendant les événements tragiques.
Depuis, elle milite pour le contrôle des armes à feu au Canada, notamment à travers l’organisation PolySeSouvient.
Mme Provost est également marraine de l’Ordre de la rose blanche, une bourse pancanadienne créée par Polytechnique Montréal en hommage aux personnes s’étant retrouvées au cœur du drame.
Titulaire d’un baccalauréat en génie mécanique et d’une maîtrise en génie industriel de Polytechnique Montréal, Mme Provost mène une carrière au sein de la fonction publique québécoise depuis près de 20 ans.
Le retour du dossier des armes à feu
Plusieurs victimes de fusillades, dont Nathalie Provost, ont participé en janvier dernier à une table ronde sur le contrôle des armes à feu. L’événement avait lieu dans le cadre du 5e anniversaire de la tuerie à la Mosquée de Québec.
«Quand on arrive en campagne électorale, les paroles sont belles, mais elles sont vides. Pour nous, c’est inquiétant et c’est frustrant», avait expliqué Nathalie Provost.
Le projet de loi C-21, déposé à la fin du mois de mai, associera la possession et l’utilisation d’armes à feu aux crimes parmi les plus graves aux pays.
«C’est [le projet de loi] le plus prometteur depuis l’abolition du registre des armes d’épaule en 2012. L’interdiction fédérale des armes de poing et le renforcement des critères entourant les permis d’armes à feu nous montrent que le gouvernement a écouté les victimes, les militants et les experts sur de nombreux aspects critiques», a mentionné Nathalie Provost.
Selon le rapport annuel du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour l’année 2021, l’est de Montréal enregistre un nombre record d’homicides en plus de 10 ans. Au total, l’île de Montréal a compté 36 homicides déclarés pour l’année 2021, dont 15 dans l’est de Montréal. À titre de comparaison, la moyenne d’homicides dans l’est de Montréal depuis 2011 se situait à près de neuf homicides par an. L’écart par rapport à cette moyenne enregistre ainsi un bond de 70% en 2021 seulement.