Les Montréalais au rendez-vous pour la réouverture du Théâtre de Verdure
Ça y est: après une absence de 8 ans, le Théâtre de Verdure a célébré sa réouverture au cœur du parc Lafontaine. Le retour de la salle de spectacle en plein air a attiré des centaines de curieux.
Sur place, on constate que les Montréalais s’étaient ennuyés de cet emblème culturel de la ville. Les gradins du Théâtre de Verdure étaient presque remplis une heure avant le début du spectacle, gracieuseté des Ballets Jazz de Montréal.
Dans la foule, on retrouve des spectateurs de tout âge. Ahmed, âgé de 17 ans, attend son ami. Depuis son arrivée à Montréal, il y a deux ans, il se demande qu’est-ce qui se cache derrière le chantier qui envahit son parc favori. «Quand on a compris qu’on aurait une salle de spectacle, et surtout que ce serait gratuit, ça a piqué notre curiosité», raconte-t-il.
D’autres sont plus initiés. Un homme de 86 ans se rappelle avoir assisté à l’inauguration de Théâtre de Verdure, en 1956. Des souvenirs chers défilent dans sa tête au moment de remettre les pieds sur place. «Je me rappelle avoir vu les Grands Ballets canadiens ici, à 16 ans», se remémore Gilles Séguin, avec un large sourire. «C’est une joie énorme pour moi d’être ici, profiter de la culture en plein air. C’est un des petits bonheurs de la vie.» Un autre spectateur raconte la performance «magistrale» de Pauline Julien, en 1984.
Lancement
Avant la tenue du spectacle, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, demande aux spectateurs de lever la main s’ils ont déjà assisté à un spectacle au Théâtre de Verdure. Environ le tiers se manifeste.
«Plusieurs personnes nous ont raconté leurs souvenirs ici. Si vous saviez le nombre qui nous on dit qu’ils s’étaient échangé des frenchs dans ce théâtre», blague la mairesse. «Ça a été une façon pour plusieurs Montréalais de découvrir la culture», enchaîne-t-elle plus sérieusement.
«Longue vie au Théâtre Verdure!», s’exclame plus tard l’élue, en coupant un ruban rouge sur scène. L’inauguration s’officialise, le soleil fait ses adieux, et les danseurs gagnent rapidement la scène.
Le spectacle est constitué de deux parties. La première, de la chorégraphe canadienne Ausia Jones, met l’ambiance avec la musique contemporaine. Après cette portion du spectacle, des spectateurs quittent, alors que d’autres curieux entrent.
La dernière partie, les Chambres des Jacques d’Aszure Barton, démarre en trombe sur des airs de Gilles Vigneault. La foule, ravie, applaudit la troupe de danse à tout rompre.
Cycle complété
Pour la directrice artistique des Ballets Jazz de Montréal, Alexandra Damiani, le spectacle constitue un grand retour au Théâtre de Verdure. En tant que danseuse, cette scène l’a accueillie alors qu’elle commençait sa carrière, en 2003.
«C’était un souvenir inoubliable, indique-t-elle. Je me souviens du partage avec le public. Quand l’art est gratuit, ça change tout le rapport qu’on entretient avec lui. Quand j’ai vu la possibilité de faire le spectacle ici, je n’ai pas hésité.»
Malgré la réouverture du Théâtre de Verdure, des travaux demeurent à compléter. Les bancs de la salle extérieure seront changés, et des travaux d’aménagement paysager doivent être exécutés devant et autour de la scène. L’arrivée aux places s’avère aussi compliquée pour quelques spectateurs, alors que plusieurs sentiers sont délimités par des clôtures.