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Une proposition pour relier l’est au cœur de la métropole

Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus, et Christian Savard, directeur général de Vivre en ville, ont convié les médias à la Maison du développement durable pour faire part de cette proposition. Photo: Jason Paré, Métro Média

Deux membres du comité d’experts qui avaient été mandatés pour assurer l’intégration urbaine du REM de l’Est font une nouvelle proposition. Cette dernière présente cinq nouveaux points de correspondance avec le réseau actuel, dont une connexion directe avec la Gare Centrale.

Cette nouvelle proposition offrirait également une connexion avec la station Sherbrooke de la ligne orange, celles de Saint-Laurent et d’Assomption sur la ligne verte et enfin, une connexion avec une station du prolongement de la ligne bleue.

À la suite du retrait de la CDPQ Infra, ce sont l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), le ministère des Transports (MTQ), la Ville de Montréal et la Société de transport de Montréal (STM) qui sont désormais responsables de développer un projet de transport pour l’est de Montréal.

Le mandat donné par Québec exclut cependant un lien avec le centre-ville, ce qui nuit à l’efficacité et à l’adhésion au transport collectif, selon le président et chef de la direction de la Société de développement Angus, Christian Yaccarini, et le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard.

Le projet actuel demande plusieurs transferts; avec notre proposition, on fait en sorte qu’un seul transfert est nécessaire.

Christian Savard, DG de Vivre en ville

Et, au-delà du lien avec le centre-ville, cette nouvelle proposition permet de faire un lien avec le reste du réseau, dont le REM de l’Ouest, renchérit Christian Yaccarini.

«Se connecter au REM de l’Ouest, c’est se connecter avec l’Université de Montréal, le parc d’entreprises dans Saint-Laurent et l’aéroport de Dorval, énumère-t-il. Ça nous apparaît un non-sens d’aller investir 5 à 8 G$ dans une infrastructure sans être connecté au réseau.»

Image: Gracieuseté, Vivre en ville

Une branche commune

À l’instar du REM de l’Est de la CDPQ Infra, le projet des deux hommes propose une branche commune reliant le réseau allant à Pointe-aux-Trembles à celui allant à Montréal-Nord. Cette connexion se ferait en revanche à la hauteur de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Si la branche entre l’hôpital et le centre-ville et celle allant vers Montréal-Nord sont en souterrain, celle allant vers l’est ne le serait pas. D’autres options qu’une infrastructure aérienne sont cependant considérées, notamment pour le secteur Mercier-Est, sur la friche ferroviaire Souligny-Dubuisson.

«Il y a des solutions autres que le viaduc, comme un talus, une tranchée ouverte ou une tranchée couverte», explique Christian Savard.

Selon Christian Yaccarini, le problème avec la CDPQ Infra, c’est qu’elle refusait les autres options puisque leur coût influait sur le rendement.

«C’est fou de travailler le transport en commun sur une question de rendement», déplore-t-il.

Est-ce que [l’autoroute] 20 ou la 40 ou la 10 ou la 15 sont rentables? Il n’y a personne qui se pose cette question. [Ces autoroutes] sont nécessaires. On ne peut pas s’en passer.

Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus

Interrogé sur le coût d’un tel projet, Christian Savard rétorque qu’il est tôt pour le dire, mais qu’il n’est pas exclu qu’il soit plus élevé.

«Est-ce que ça va coûter plus que 10 G$? Fort probablement. Mais si ça coûte cher, c’est parce qu’on n’a rien fait pendant des décennies», soutient-il.

À cette question, Christian Yaccarini fait remarquer qu’il y a aussi un coût à prolonger le REM en dehors de l’île, une avenue actuellement étudiée par l’ARTM et ses partenaires.

Influencer la campagne électorale

Christian Yaccarini ne s’en cache pas: s’ils ont fait cette proposition aujourd’hui, c’est pour orienter les débats sur cette question au cours de la campagne électorale québécoise qui commence dans en peine trois jours.

«On ne veut pas que chaque parti nous sorte chacun sa proposition en vase clos. En ayant une proposition sur la table, on veut les forcer à se positionner sur celle-ci. On veut également s’assurer que le prochain gouvernement va l’analyser de façon fine et sérieuse.»

Réaction de la Chambre de commerce

Invité à réagir, le président-directeur général de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM), Jean-Denis Charest, dit accueillir positivement la proposition faite ce jeudi.

«Ce que je trouve intéressant dans la proposition, c’est qu’elle répond aux cinq critères que la Chambre avait émis en mars lorsqu’on avait changé de direction dans le projet du REM de l’Est et qu’on avait mis sur pied un comité», soutient le PDG.

Lien direct avec le centre-ville avec une connexion au reste du réseau; service alliant fréquence, vitesse, fiabilité et expérience de qualité métro; grande couverture géographique de l’Est; et enfin, être levier de revitalisation, sont un résumé de ces critères réclamés par la CCEM.

Jean-Denis Charest souhaite donc que cette idée d’un lien direct avec le centre-ville soit ajoutée au mandat de l’ARTM et ses partenaires, et que cette proposition soit étudiée par ces derniers.

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