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Recyclage à Montréal: leçons d’une crise évitée de justesse

Un camion de l'entreprise de recyclage Ricova. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que la Ville de Montréal se veut rassurante quant au bris de service qui a été évité de justesse au centre de tri de Lachine en raison des difficultés d’opération de Ricova, révélées plus tôt cette semaine dans les médias, Métro discute des solutions à adopter avec un expert en la matière.

«Les Montréalais n’ont pas à s’inquiéter des opérations en matière de recyclage», déclare l’attachée de presse de la mairesse Valérie Plante, Marikym Gaudreault.

Soulagé que le pire ait été évité le directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED), Karel Ménard, souligne tout de même que de telles situations affaiblissent la confiance des Montréalais envers le système de recyclage.à

«Avec tout ce qui est sorti [dans les médias] dans les dernières années concernant les centres de tri au Québec […] il y a beaucoup de citoyens qui se disent que ça ne sert rien la récupération», indique-t-il.

La qualité des matières recyclables mise en cause

Valérie Plante a confirmé mercredi que le contrat de la Ville avec Ricova allait être résilié sous peu. Rappelons que Ricova avait averti l’administration municipale qu’elle n’était pas en mesure d’écouler ses ballots de matières recyclées, notamment en raison de leur contamination trop élevée.

Ricova, c’est juste un maillon dans la chaîne, mais quand il y a un maillon qui est faible, c’est toute la chaîne qui est faible.

Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED)

Karel Ménard souligne que la qualité des matières recyclées est dénoncée depuis plus de 25 ans. «En récupérant de façon pêle-mêle [NDLR: sans séparer les matières fibreuses (papier, carton) du plastique], on augmente les quantités récupérées, mais on fait en sorte qu’il y a beaucoup d’intercontamination, précise-t-il. Tant qu’à faire des ballots avec 25% de contamination [de plastique], mieux vaut ne rien faire, parce que personne n’en veut.»

L’expert reconnaît que séparer les matières recyclables requiert une logistique complexifiée tout au long de la chaîne de recyclage. Il ajoute que la pénurie de main-d’œuvre accentue la problématique, le nombre d’employés affectés aux lignes de tri étant insuffisant.

Sans jeter le blâme sur les citoyens, il plaide que la sensibilisation est la clé. «Les centres de tri récoltent ce que le citoyen met dans son bac de récupération, ajoute-t-il. Si on ne lui rappelle pas [quels sont les objets non recyclables], il va les mettre dans son bac.»

Le directeur général du FCQGED salue la décision de Montréal de confier les opérations du centre de tri de Lachine à Société Via, un organisme sans but lucratif. «Lors de la crise du recyclage, les centres de tri qui s’en sont mieux sortis, ce sont les centres de tri publics ou les OBNL […] Au lieu de mettre l’argent dans la poche des propriétaires, l’argent est réinvesti dans les opérations», explique M. Ménard.

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