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Un triplex rénové pour accueillir des jeunes en situation d’itinérance

La Maison Tangente
La Maison Tangente Photo: Google

Un triplex rénové pour accueillir des jeunes en difficulté a été inauguré ce vendredi 14 octobre par la Maison Tangente. Au total, six chambres sont disponibles dès cette fin de semaine pour accueillir des jeunes de 18 à 25 ans en situation de vulnérabilité ou à risque d’itinérance. L’organisme vise à «offrir un toit dans un contexte qui encourage l’apprentissage des compétences de vie et les responsabilités en matière de logement». La directrice de la Maison Tangente, Johanne Cooper, y voit la réalisation d’un «rêve de très longue date».

De gauche à droite:  Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Soraya Martinez Ferrada, députée d’Hochelaga (Québec) et secrétaire parlementaire du ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion, Johanne Cooper, directrice générale de Maison Tangente, et Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière et des affaires juridiques.

Le salon principal du triplex, par exemple, a été converti en un espace commun qui comprend une cuisine partagée. La Maison Tangente, en collaboration avec d’autres organismes, veut ainsi aider les jeunes à s’insérer dans la société, quelle que soit la situation qu’ils ont connue.

Le projet de la Maison Tangente a vu le jour grâce à un financement de 1,7 M$ d’Ottawa. Il est issu de l’Initiative pour la création rapide de logements (ICRL).

La députée fédérale d’Hochelaga et secrétaire parlementaire du ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion, Soraya Martinez Ferrada, était présente pour l’occasion, dans le quartier Maisonneuve.

«On ne peut pas penser que des gens ont besoin d’un toit. Tout le monde mérite un toit sécuritaire, abordable et qui respecte la dignité des gens», a-t-elle déclaré. La ministre dit ne pas avoir de «baguette magique» pour créer du logement abordable. Ottawa met en avant la collaboration entre les différents paliers de gouvernement et le milieu communautaire.

Réapprendre à vivre en autonomie

«Effectuer un retour aux études […] participer à un programme de retour à l’emploi, ça demande du temps. On va pouvoir leur offrir», s’est réjouie Mme Cooper. Ces hébergements pour jeunes permettent à ceux-ci d’avoir une grande part d’autonomie tout en ayant un encadrement quand cela s’avère nécessaire. Chaque chambre dispose d’un bureau, et les locataires bénéficient d’une cuisine, d’une salle de bain et d’un salon commun.

On les pousse vers l’autonomie. On leur laisse une portion de gestion libre, mais on est là pour mettre des limites quand c’est nécessaire. 

Jonathan Pelletier, intervenant psychosocial
Six unités sont disponibles.

Les réalités qui mènent un jeune à fréquenter un centre d’hébergement comme celui-ci sont nombreuses. Nicholas Lamarre, 24 ans, travaille depuis longtemps, mais ses revenus et sa cote de crédit ne lui permettent pas de louer un appartement à Montréal.

«Je vivais avec ma grand-mère. Elle m’a mis à la rue. En une semaine, je suis passé de situation d’itinérance à: “je reprends ma vie en main”. Je serais allé en logement si j’avais pu trouver quelque chose d’abordable», confie-t-il.

M. Lamarre, qui a la chance de bénéficier d’une place dans ces hébergements, croit que le gouvernement du Québec peut faire plus pour le financement de ces organismes, qui permettent la réalisation de tels projets. Les logements sont «tellement limités qu’ils ne peuvent pas venir en aide à tout le monde», explique-t-il.

Pas suffisant, plaident les organismes

Les organismes communautaires Maison Tangente et Bâtir son quartier ont félicité le gouvernement fédéral et la Ville de Montréal pour la réalisation de ce projet. Mais ils en attendent plus des paliers de gouvernement en matière de logement.

«Il faut en faire plus. Il ne faut pas juste en faire en situation d’urgence. Chers élus, […] je vais vous demander qu’on redouble d’efforts, qu’on accélère la machine pour augmenter les investissements et qu’on mette en place des programmes de financement récurrent suffisamment dotés pour accélérer la construction de nouvelles unités» de logement social, a plaidé Edith Cyr, directrice générale de Bâtir son quartier. 

Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière et des affaires juridiques, était présent. Il se dit, comme toute l’équipe de Projet Montréal, dans un esprit «contributif». «On s’attend à ce que le gouvernement provincial aille de l’avant» avec ses promesses, a-t-il souligné.

Rappelons qu’en campagne électorale, la CAQ s’est engagée à investir 1,8 G$, pendant son mandat, pour réaliser 11 700 logements sociaux ou abordables. La somme devrait aussi permettre d’en subventionner 7200 de plus avec le Programme de supplément au loyer. 

«Bien d’accord avec la Ville», le député solidaire d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, se dit prêt à collaborer avec la majorité. Il regrette en revanche ses cibles «trop basses» et souhaite que le gouvernement s’attaque à la bureaucratie, pour faciliter ce type de projet. «La réglementation est un problème: ça prend plus d’assouplissements», estime-t-il. Un débat qui ressurgira à l’Assemblée nationale dans les prochains mois.

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