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Les leaders autochtones du monde entier veulent faire partie de la solution

(De gauche à droite) Orpha Yoshua, une femme autochtone Namblong de Papouasie occidentale en Indonésie, Dinamam Tuxá, Coordinateur exécutif de l'Articulation des peuples indigènes du Brésil, Ta'Kaiya de la nation Tla'Amin en Colombie-Britannique et Ronald Brazeau, directeur par intérim des ressources naturelles du Lac Simon.
(De gauche à droite) Orpha Yoshua, une femme autochtone Namblong de Papouasie occidentale en Indonésie, Dinamam Tuxá, Coordinateur exécutif de l'Articulation des peuples indigènes du Brésil, Ta'Kaiya de la nation Tla'Amin en Colombie-Britannique et Ronald Brazeau, directeur par intérim des ressources naturelles du Lac-Simon. Photo: Quentin Dufranne / Métro Média

Qu’ils viennent d’Indonésie, du Brésil, de la République démocratique du Congo (RDC) ou encore du Québec et de la Colombie-Britannique, des leaders autochtones s’étaient réunis aujourd’hui pour demander aux gouvernements réunis lors de la COP15 de respecter leurs droits et de les laisser protéger la nature comme ils le font depuis des générations grâce à leurs savoirs ancestraux.

Pour les différents représentants des peuples autochtones, il est nécessaire de rejeter le modèle colonial axé sur l’extraction et de décoloniser l’approche qui vise à protéger la nature afin que les droits des peuples autochtones soient respectés. Tous et toutes ont dénoncé les conséquences du colonialisme que subissent leurs peuples respectifs aux quatre coins de la planète.

«Nous sommes toujours les premiers à subir les pertes de la biodiversité. Pourtant, nous sommes la solution, a déclaré le directeur par intérim du département des ressources naturelles du Lac-Simon, Ronald Brazeau. Laissez-nous gérer notre territoire à notre façon sans contraintes du gouvernement, sans restrictions et sans critères.»

Ils veulent notre connaissance, ils veulent notre territoire, mais ils ne veulent pas construire le format politique avec nous.

Dinamam Tuxá, coordinateur exécutif de l’Articulation des peuples indigènes du Brésil (APIB), Brésil

Au-delà de la simple reconnaissance de leurs droits, c’est la reconnaissance de leurs savoirs quant à la préservation de la nature que ces derniers voulaient faire entendre. Pour eux, la protection de la biodiversité ne peut se faire sans l’implication des peuples autochtones. Ronald Brazeau met cependant en garde quant au partage des savoirs ancestraux avec les allochtones.

Selon lui, leur savoir a été trop de fois communiqué sans être proprement utilisé. Il dénonce même une «appropriation culturelle» du savoir autochtone en matière de préservation de la nature.

«Les Premières Nations ont comme mis une barrière, car on n’est jamais écouté, dit-il. Pourquoi on donnerait encore de l’information alors que vous avez déjà tout dans les mains?»

Être au cœur des décisions

Les leaders ont tous fait part de leur souhait d’être considérés comme parties prenantes dans la protection de la biodiversité alors qu’a débuté il y a quelques jours la COP15 à Montréal.

«Pour être efficace, le nouveau cadre mondial de la biodiversité doit garantir les droits des peuples autochtones à jouer le rôle central dans la prise de décisions, a déclaré le leader communautaire autochtone de Lokolama dans le bassin du Congo, Valentin Engobo. La plupart des terres que nous contrôlons sont des terres naturelles et nous avons démontré notre pleine capacité à gérer nos terres de manière durable et avec des connaissances traditionnelles.»

Les peuples autochtones représentent moins de 5% de la population mondiale. Et pourtant, ils protègent grâce à leurs connaissances traditionnelles près de 80% de la biodiversité existante.

Les larmes aux yeux, Orpha Yoshua, une femme autochtone Namblong de Papouasie occidentale (Indonésie), a aussi livré un message plein d’émotions quant au sort que réserve une entreprise d’huile de palme à sa communauté. Elle souhaite que le gouvernement retire les permis délivrés à cette entreprise qui a déjà ravagé près de 100 hectares de la forêt où elle vit.

Si on détruit notre forêt, il y aura une destruction massive de notre terre, les oiseaux du paradis seront en extinction, mais aussi moi et ma famille et toute notre communauté.

Orpha Yoshua, une femme autochtone Namblong de Papouasie occidentale (Indonésie)

«Si cette compagnie détruit mon territoire, où est-ce que nous allons vivre, comment allons-nous vivre sans notre forêt? a lancé Orpha Yoshua. Mon message aux leaders du monde est qu’ils reconnaissent nos droits: laissez-nous gérer nos forêts, sans les restrictions. Les forêts de Papouasie sont tellement importantes et cruciales pour protéger la biodiversité.»

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