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Des résidus montréalais seront compostés en Ontario

Photo: Josie Desmarais/Métro

En raison des retards accumulés dans la construction du centre de traitement des matières organiques (CTMO) à Saint-Laurent, le conseil municipal de Montréal a voté lundi l’octroi de quatre contrats à GFL Environnemental pour assurer le compostage des matières organiques sur le territoire dans l’ouest de l’île. Une gestion qui soulève l’ire des élus de l’opposition, qui dénoncent une «saga interminable».

Les 36 500 tonnes de matières organiques collectées en vertu des contrats accordés par la Ville seront d’abord acheminées vers un centre de transfert à Saint-Hubert. Elles seront ensuite transportées vers une usine de compostage à Moose Creek, en Ontario. Une distance de près de 200 km.

Ce n’est pas seulement une question de coûts, mais une question d’émission de gaz à effet de serre […]. On est en train de bâtir une économie d’exportation pour envoyer nos matières organiques à Moose Creek.

Alan DeSousa, maire de Saint-Laurent

D’une valeur totale de 4,3 M$, les contrats viendront à échéance dans 12 mois. La Ville se réserve toutefois le droit de les résilier à partir du 30 juin 2023, moyennant un préavis de 30 jours.

Davantage de transparence, réclame l’opposition

Rappelons que les chantiers des deux futurs CTMO sur l’île de Montréal – à Saint-Laurent et à Montréal-Est – sont paralysés depuis juillet 2022. Un litige entre Veolia, multinationale française chargée de construire et exploiter les centres, et son sous-traitant, la firme de construction EBC, est en cause.

Six mois plus tard après l’interruption des travaux, il n’y a «rien qui nous donne une lueur d’espoir» ou «qui nous donne un échéancier de l’ouverture du [CTMO Saint-Laurent], a déploré le maire de Saint-Laurent Alan DeSousa, au conseil municipal.

Ensemble Montréal réclame plus de transparence sur l’échéancier et le coût des travaux ainsi que sur l’évolution du litige entre Veolia et EBC.

«Nous n’avons pas été en mesure d’émettre un nouvel échéancier, et ce n’est bien sûr pas par manque de transparence, mais parce que le litige commercial fait que Veolia n’est pas en mesure de reprendre toute la cadence des travaux», a défendu la responsable de l’environnement au comité exécutif, Marie-Andrée Mauger.

«On ne veut pas que la Ville de Montréal et sa population soient prises en otage dans ce litige», a-t-elle ajouté. Marie-Andrée Auger a assuré que la Ville faisait «pression sur Veolia» pour un règlement rapide.

Des coûts additionnels qui inquiètent

La porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement, Stéphanie Valenzuela, s’est inquiétée d’un surcoût de 32 millions de dollars qui serait réclamé par Veolia.

«La dernière chose que je souhaite aux Montréalais, c’est de payer un dollar de plus pour la mauvaise gestion de ce dossier», a-t-elle déclaré.

Du côté de l’administration, on rétorque qu’il n’y a pas nécessairement de surcoût, puisque la Ville ne paye pas pour l’exploitation des centres pendant que les travaux sont interrompus.

Par ailleurs, la Ville ne fera «pas de chèques en blanc» à Veolia, a assuré Marie-Andrée Auger. «C’est à Veolia de démontrer la pertinence et le fondement des surcoûts en lien avec l’entente qui la lie à la Ville de Montréal», a-t-elle ajouté.

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