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Des champignons magiques livrés à votre porte en moins d’une journée

Un affiche faisant la promotion de la vente de produits à base de champignons magiques dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Photo: Eric Martel, Métro

Des affiches faisant la promotion de la vente de champignons magiques font leur apparition à Montréal. La compagnie Utopia Mushrooms promet de livrer sa marchandise illégale en moins de 24h à domicile. Métro a repéré certaines de ces affiches dans les quartiers d’Hochelaga-Maisonneuve et du Plateau-Mont-Royal.

Ce genre de service est déjà accessible, «quelqu’un qui veut en trouver peut facilement le faire sur internet», note Jean-Sébastien Fallu, expert en toxicomanie et professeur en psychoéducation à l’Université de Montréal. Cependant, il affirme que la publicité en pleine rue peut donner l’idée à des gens qui n’auraient pas été portés vers ce genre de produits.

Opérant depuis Vancouver, l’entreprise est probablement une compagnie à numéro difficile à retracer, explique M. Fallu. Un modèle souvent emprunté par ces entreprises, qui peuvent manœuvrer sans grand problème, n’est pas une priorité pour les autorités selon le professeur. L’acceptabilité sociale autour du produit et le fait que celui-ci soit plus souvent trafiqué par de petites productions plutôt que de grands réseaux mettent les champignons magiques dans une situation «un peu comme le cannabis avant d’être légalisé». Le produit n’est pas légal, mais son marché est plus ou moins toléré.

Vers une décriminalisation des psychédéliques?

Pas légal, mais pas pour longtemps, prévoit M. Fallu. Le chercheur prévoit que la drogue sera la prochaine à être décriminalisée, sauf «si Poilievre est élu, on va reculer de 40 ans en ces matières».

De nombreux mouvements militants réclament la légalisation des psychédéliques, note M. Fallu. Il estime que celle-ci permettrait de faciliter la recherche, d’améliorer la qualité des produits, mais aussi la qualité des services de santé donnée aux consommateurs, plutôt que de les judiciariser.

M. Fallu insiste cependant qu’il faudrait accompagner la légalisation de messages de la santé publique afin de nuancer la perception et d’éviter de banaliser la consommation. «Quand c’est légalisé, il y a beaucoup de gens qui assument que c’est bon pour la santé alors que ce n’est pas nécessairement le cas», résume-t-il.

La compagnie vend entre autres des chocolats, des infusions et des bonbons faits à base de champignons magiques, des produits qui peuvent aussi avoir l’effet de banaliser la consommation.

Bien que ces drogues ne soient que «très faiblement associé à la dépendance», et que les études actuelles ne montrent «pas vraiment de risque physique» lié à la consommation, le chercheur rappelle que l’utilisation de champignons magiques peut mener à certains dangers.

Il nomme par exemple les risques psychiatriques qui peuvent se déclencher auprès de personnes prédisposées ou simplement en détresse, suite à la consommation. Il rappelle aussi que le risque d’accident, tel que des chutes ou des coupures, est plus élevé sous les effets de la drogue.

Au moment où ces lignes étaient écrites, le SPVM n’avait pas encore répondu aux questions de Métro.

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