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«L’école publique a la responsabilité de prendre soin de tous les élèves»

Photo: Gracieuseté

L’Alliance des professeures et professeurs de Montréal (APPM) demande au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, de faire en sorte que le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) annule sa décision d’abolir le Service de soutien pédagogique à l’intégration des élèves handicapés physiques (SSPI).

Dans une lettre adressée au ministre de l’Éducation, dont Métro a obtenu copie, l’APPM invite Bernard Drainville à «venir accompagner un orthopédagogue du SSPI le temps d’une journée» afin de découvrir l’expertise de ces enseignantes et enseignants et «constater les résultats positifs du service sur les élèves les plus vulnérables».

Au total, ce sont 22 orthopédagogues affectés à l’aide aux professeurs et à l’accompagnement des parents d’élèves atteints d’un handicap physique grave qui seront rattachés dans les différentes écoles. «Cette expertise, développée au CSSDM depuis plus de quarante ans, vient en aide à plus de 200 élèves vulnérables», soutient Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’APPM. «La décision, lourde de conséquences pour le centre de services scolaire, a été prise par des gens qui ne connaissent pas le contexte montréalais et qui n’ont pas jugé bon de consulter des experts dans le domaine scolaire», ajoute Catherine Beauvais-St-Pierre.

Gracieuseté

Une contestation généralisée

Le 25 février, lors d’une manifestation devant l’école primaire Saint-Gérard, dans le quartier Villeray, de nombreux parents et enseignants, de même que la députée de Québec solidaire, Ruba Ghazal, se sont réunis pour protester contre la décision de fermer le SSPI. Ces derniers craignent que la fermeture se traduise par une baisse de service pour les élèves intégrés dans des écoles dites régulières, qui avaient accès aux services d’un orthopédagogue.

Pour sa part, la députée de Saint-Laurent et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, Marwah Rizqy, a mentionné, lors d’un entretien téléphonique, qu’elle appuyait les parents, les professeurs, les orthopédagogues, les directions d’école et l’APPM. «Je me suis levée à six reprises en Chambre pour le maintien de ce service. J’ai également demandé à Bernard Drainville d’essayer de suivre un jour une orthopédagogue qui va dans trois écoles avant de terminer sa journée au service d’aide à l’enseignement de l’Hôpital Sainte-Justine.»

Selon Marwah Rizqy, la décision du CSSDM ne tient pas la route et défie toute logique mathématique. «On coupe 22 orthopédagogues affectés dans 84 écoles. Admettons que ces 22 personnes accepteraient toutes d’être attachées à une seule école, il y aurait donc 62 écoles sans service d’aide à l’enseignement?», s’interroge-t-elle.

La députée de Saint-Laurent va encore plus loin: «Le gouvernement se magasine un recours collectif tellement cette décision est irréfléchie et irresponsable.» Marwah Rizqy craint également que des parents soient obligés de se tourner vers les écoles privées.

La présidente de l’APPM, Catherine Beauvais-St-Pierre, partage l’opinion de la députée. Selon la présidente, les gestionnaires ne peuvent pas se limiter à des calculs mathématiques lorsqu’il est question du bien-être des enfants. «Ils doivent être sensibilisés aux services offerts par les orthopédagogues, notamment l’aide aux enseignants, l’accompagnement aux parents et le soutien particulier aux élèves aux prises avec des handicaps graves.»

En conclusion, Catherine Beauvais-St-Pierre tient à rappeler à tous les décideurs que l’école publique a la responsabilité de prendre soin de tous les élèves. «Au lieu de prendre soin des plus vulnérables et d’investir davantage dans le service de soutien, le CSSDM préfère couper sauvagement dans les services aux élèves.»

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