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Valérie Plante lance une équipe tactique pour le logement social

La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

Insatisfaite du budget provincial et rappelant que 24 000 ménages montréalais attendent un logement social, la mairesse de Montréal Valérie Plante a décidé de mettre sur pied une équipe tactique pour trouver des solutions à la crise du logement.

«Le gouvernement a fait des choix. La baisse d’impôts de 9 G$, ça représente 50 000 logements sociaux. C’est un choix. Maintenant, on va travailler avec ce choix qui a été fait», a expliqué Mme Plante, en point de presse mercredi matin.

Ce choix gouvernemental, c’est, selon elle, celui d’ignorer la crise du logement. La métropole doit donc réagir, croit la mairesse. L’équipe tactique qu’elle annonce, qui sera constituée d’élus, de représentants d’organismes en logement et de la Communauté métropolitaine de Montréal, sera utilisée pour identifier des solutions.

Pallier la disparition d’AccèsLogis

L’administration Plante s’inspire ainsi de l’initiative de l’administration municipale de 1994, qui avait créé le Fonds d’investissement de Montréal (FIM) pour financer l’acquisition de logements pour en faire du logement social et communautaire, lorsque le gouvernement fédéral avait abandonné sa participation dans le programme des habitations à loyers modiques (HLM).

Aujourd’hui, la métropole s’inquiète que le gouvernement du Québec se contente de rattraper le retard en finançant des logements sociaux déjà planifiés avec AccèsLogis, mais qu’il n’investisse pas dans de nouvelles unités. Le gouvernement prévoit la construction de 1500 nouveaux logements abordables à travers la province, mais la distinction entre logement social et communautaire et logement abordable est importante, a souligné Valérie Plante.

Québec a en effet mis fin au programme AccèsLogis, le seul programme qui finançait la construction de logements sociaux et communautaires, et l’a remplacé par le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ). La mairesse de Montréal a rappelé l’utilité d’AccèsLogis, qui a permis la construction de 37 000 logements sociaux depuis sa création. L’administration et l’opposition municipale avaient d’ailleurs uni leurs voix pour demander le maintien du programme.

La faute à qui?

Lors d’un point de presse tenu en même temps que celui de la mairesse, le premier ministre François Legault a répondu à cette dernière qu’il fallait «travailler ensemble pour le logement social». Il estime que lorsque le gouvernement provincial passe par l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), cela prend «quatre ans».

La mairesse a reconnu que les délais pouvaient être améliorés, mais a rejeté l’idée de ne plus financer le logement social et communautaire pour ce motif. «Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain», a-t-elle estimé.

Ne pas investir d’argent maintenant dans le logement social, c’est faire porter le poids aux villes et aux organismes communautaires de trouver des solutions d’urgence, a-t-elle lancé, ajoutant qu’il fallait aller voir dans les refuges pour comprendre les enjeux de la crise du logement.

Une mairesse triste

«Derrière la crise du logement, il y a des visages», a dit Valérie Plante, soutenant qu’elle et tous les élus municipaux voyaient la misère, entre autres grâce aux questions des citoyens lors des assemblées du conseil municipal. L’Assemblée nationale ne dispose pas de telles périodes de questions, a-t-elle regretté.

Les 24 000 ménages en attente de logement sont majoritairement des femmes autochtones, des aînés à faible revenu ou encore des personnes qui veulent se sortir de la rue, a soulevé la mairesse. «C’est rendu qu’il y a des 5 1/2 qui se louent à 2000 $, ce qui n’est pas accessible pour une famille», a déploré Mme Plante, ajoutant que la crise du logement pousse des locataires à rester dans des logements insalubres et, donc, néfastes pour leur santé.

Se déclarant «triste» de ce budget en ce qui a trait à la crise du logement, la mairesse s’est montrée touchée par les problèmes vécus par les Montréalais les plus vulnérables. Elle a tenu à montrer au gouvernement provincial qu’investir dans le logement était non pas uniquement une dépense, mais qu’il s’agissait aussi d’un investissement pour le développement économique.

«La crise du logement a un impact sur le développement économique. Si les travailleurs ne trouvent pas de logements à Thetford Mines ou à Gaspé, c’est la même affaire à Montréal», a rappelé Valérie Plante.

Concernant le transport collectif, si l’administration Plante a tenu à remercier le gouvernement Legault pour le maintien de l’aide d’urgence, Valérie Plante a tout de même appelé Québec à plancher sur les enjeux de financement du transport sur le moyen terme, demandant de la prévisibilité pour les cinq prochaines années. Le gouvernement doit, dans un objectif de mobilité durable, équilibrer ses investissements entre transport routier et transport collectif, a estimé le conseiller municipal et président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal, Éric Alan Caldwell.

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