Deux cas de variole simienne recensés à Montréal; appel à la vigilance
La Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal affirme avoir recensé deux cas de variole simienne depuis le 17 mars, alors qu’aucune infection n’avait été déclarée depuis le début de l’automne dernier. Même s’il n’existe aucune évidence pour le moment d’une reprise de la transmission du virus localement, la DRSP invite les personnes à risque à aller chercher leur deuxième dose du vaccin Imvamune.
Les deux personnes récemment infectées l’auraient été lors d’un voyage à l’extérieur du Canada, où la transmission locale a toujours lieu. Dans les deux cas, il s’agit d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HARSAH) et qui présenteraient des symptômes mineurs de la maladie. L’un d’entre eux avait reçu une seule dose de vaccin et l’autre, les deux doses recommandées.
La responsable médicale du service des urgences sanitaires et maladies infectieuses de la DRSP, la Dre Geneviève Bergeron, rappelle que le vaccin Imvamune est très sécuritaire et efficace pour diminuer la sévérité des symptômes et le risque de contracter la maladie.
Bien que les deux personnes infectées aient reçu au moins une dose de vaccin, la Dre Bergeron souligne qu’aucun vaccin ne peut protéger totalement contre la maladie. Rien ne permet de suspecter qu’il s’agisse d’une forme mutée du virus et résistante au vaccin, ajoute-t-elle.
Selon la Dre Bergeron, ces deux nouveaux cas de variole simienne ne remettraient pas en question la fin de l’éclosion du virus au Québec, déclarée le 14 février par la Santé publique, mais le risque d’une reprise de la transmission locale du virus existe.
«Chaque fois qu’il y a un nouveau cas dans une communauté, c’est un risque de transmission, dit-elle. Le plus on peut avoir de couverture vaccinale, le mieux la population sera protégée, et si le virus pointe le bout de son nez, il y aura déjà des défenses dans la population pour ne pas que la transmission locale reprenne comme on l’a vu au printemps et à l’été derniers.»
À ce jour, 54% de la population montréalaise à risque aurait reçu une première dose du vaccin Imvamune et 24% auraient reçu la deuxième dose, comme le recommande la Santé publique. À Montréal, près de 400 personnes ont contracté la maladie entre mai et octobre 2022, contre plus d’une centaine dans le reste du Québec.
Un appel à la vigilance a été lancé aujourd’hui aux professionnels du réseau de la santé pour les informer du développement épidémiologique et rehausser leur niveau de vigilance quant aux risques d’importation du virus en lien avec des voyages, qu’ils soient en Amérique du Nord ou ailleurs. Des cas de variole simienne auraient d’ailleurs été recensés dernièrement à Toronto.
La collaboration entre la Santé publique et le milieu communautaire ainsi que les populations à risque d’être infectées avait permis d’agir rapidement pour contrer l’éclosion de la variole simienne l’automne dernier, alors que la métropole était considérée comme «l’épicentre» de l’Amérique du Nord.
La DRSP explique être toujours en contact avec l’organisme RÉZO, qui intervient auprès des hommes gais, bisexuels et trans (GBT) et qui avait contribué au déploiement de la campagne de prévention. Elle est actuellement en discussion quant à l’approche de prévention qui pourrait être déployée.
La surveillance des eaux usées ne montre pas qu’il y a une transmission locale non détectée du virus à Montréal, mais les données les plus récentes datent de la semaine du 6 au 12 mars, soit bien avant le recensement des deux nouveaux cas de variole simienne.
Transmission et symptômes
La variole simienne se transmet lors de contacts étroits et prolongés, tels que des rapports sexuels, mais aussi au travers d’objets contaminés. La transmission se fait majoritairement entre des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HARSAH), mais peut aussi toucher le reste de la population.
Les symptômes de la variole simienne apparaissent 5 à 21 jours après l’exposition au virus. Ils se caractérisent par des éruptions cutanées pouvant avoir lieu sur n’importe quelle partie du corps. Elles peuvent s’accompagner de divers symptômes comme de la fièvre, des frissons, des ganglions lymphatiques enflés, des maux de tête, des douleurs musculaires et/ou articulaires, des maux de dos et de l’épuisement.
Où et quand se faire vacciner?
Il est possible de se faire vacciner en prenant rendez-vous sur la plate-forme ClicSanté où en se rendant directement à un de centres de vaccination présents sur l’île de Montréal.
Un délai minimum de 28 jours doit être respecté entre la première et la seconde dose du vaccin Imvamune. Aucun délai maximal n’est prescrit entre les deux doses.
Centres de vaccination à Montréal :
– Site Berri Centre-Sud (avec et sans rendez-vous): 955, boulevard De Maisonneuve Est, Montréal, H2L 1Z3
– Site Wellington (avec et sans rendez-vous): 4155, rue Wellington, Montréal
– Site du CLSC Métro: 1801, boul. de Maisonneuve Ouest, Montréal, H3H 1J9
– Site de la clinique Chauveau (avec rendez-vous): 5455, rue Chauveau, Montréal, H1N 1G8
– Clinique de vaccination de Saint-Laurent (avec rendez-vous): Galeries St-Laurent, 2285A, boul. Marcel-Laurin, Saint-Laurent, H4R 1K4