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Camps de jour abordables: les animateurs manquent à l’appel

Photo: PeopleImages - istock

Autrefois une vocation prisée par les étudiants du secondaire et du cégep, le métier d’animateur de camps de jour n’a plus le magnétisme qu’il avait. Salaires faibles, responsabilités grandissantes…les camps de jour abordables n’ont pas les moyens de rivaliser avec les camps privés et souffrent d’une difficulté à remplir leurs rangs.

«Je commence à m’inquiéter», admet la directrice de l’organisme les Fourchettes de l’espoir, Brunilda Reyes. L’organisme, qui gère un camp de jour abordable au coût de 38$ par semaine par enfant à Montréal-Nord, a reçu «40% moins de candidatures cette année par rapport aux autres années à pareille date».

En plus de la «pénurie générale de main-d’œuvre», le manque d’attrait du métier d’animateur s’expliquerait par les attentes grandissantes des parents.

«Il y a 15 ans, on allait au parc s’amuser avec les enfants. Maintenant les parents veulent qu’il y ait des sorties, des technologies, des activités diversifiées, etc. Mais il y a un prix à la variété»

Brunilda Reyes, directrice de l’organisme les Fourchettes de l’espoir.

Ces nouvelles attentes engendrent des exigences plus élevées chez les animateurs, sans pour autant que les salaires ne puissent suivre en raison du coût des activités. Le problème est encore plus important dans les camps abordables comme celui des Fourchettes de l’espoir, qui ne veut pas «faire payer plus aux familles». Face au manque d’employés, le camp a dû réduire sa capacité d’accueil d’une «centaine de places». Une décision similaire à celle du camp abordable Les Ateliers-Soleil d’Anjou qui «n’a pas ouvert à pleine capacité depuis avant la pandémie», selon Nicolas Bricout, un assistant en intervention et loisir du camp.

Des familles délaissées

En plus d’avoir moins de places qu’avant, les quelques «places qui restent dans les camps abordables se remplissent à une vitesse exceptionnelle», déplore Nadège Descartes, une mère de Côte-des-Neiges.

«On se retrouve avec beaucoup d’enfants à la maison, faute de places abordables»

Nadège Descartes, mère de Côte-des-Neiges

Si Nadège s’estime chanceuse d’avoir pu trouver une place à prix raisonnable pour son enfant, les problèmes de capacité d’accueil sont beaucoup moins présents «dans les camps privés». Le coût de ces camps est habituellement autour d’un minimum de 250$ la semaine, ce que plusieurs familles ne peuvent se permettre, estime Nadège.

Par exemple, le centre Sablon, un camp privé, admet avoir retrouvé la même capacité d’accueil qu’avant la pandémie. Du côté du camp de jour Bois-de-Boulogne, aussi privé, pas de «problèmes de main-d’œuvre», témoigne la direction. Les frais de ces deux camps oscillent toutefois autour de 200$ à 300$ la semaine.

Si un crédit d’impôt peut être attendu par les parents qui déboursent pour un camp de jour, le problème réside dans le fait qu’il faut souvent «payer d’un coup et dès le départ», une chose que «tous ne peuvent se permettre», regrette Nadège Descartes. «Il faudrait revoir le modèle des camps de jour, revenir à quelque chose de plus simple», va jusqu’à dire Brunilda Reyes.

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