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Boutiques de champignons magiques: le SPVM tolérera ou condamnera?

Photo: Capture d'écran

Illégales, mais suffisamment tolérées pour demeurer ouvertes, des boutiques de champignons magiques font de la vente au détail à Toronto. Funguyz, l’entreprise derrière l’un de ces commerces, prévoit s’établir à Montréal au cours de la première semaine de juillet. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) condamnera-t-il ou tolérera-t-il l’implantation d’un tel établissement? Ça reste à voir.

La position officielle du SPVM n’est pas encore déterminée. Les policiers de Montréal travailleront conjointement avec le Service de police de Laval «au cours des prochaines semaines afin d’évaluer les différents scénarios d’intervention possible». Le SPVM se dit toutefois ouvert à «la possibilité de rencontrer les responsables des établissements en amont afin de valider leurs intentions et de leur expliquer [ses] orientations», selon les relations médias du service.

À Toronto, les policiers ont fait des descentes dans la boutique appartenant à Funguyz à la suite de plaintes. «Ils prennent le nom de la personne en poste et l’accusent, mais on ouvre la boutique à nouveau quelques heures plus tard sans problème», dit le copropriétaire de Funguyz, Edgars Gorbans.

Pour M. Gorbans, l’ouverture d’une boutique de champignons magiques sur la rue Ontario Est ne serait que la première étape de l’avancée de son entreprise au Québec. Dépendamment de la réaction des autorités, une prochaine boutique ouvrirait ses portes à Laval et puis d’autres à Montréal. La défense légale de Funguyz est assurée par un avocat «qui se spécialise dans les enjeux liés à la psilocybine», l’ingrédient psychoactif des champignons magiques, ajoute M. Gorbans.

Une substance médicinale

«Lorsqu’il y a une accusation, nous amenons la cause en cour», dit le copropriétaire de la boutique. Sa défense? Le champignon magique serait une forme de médecine et «il est un droit humain fondamental d’avoir accès aux médicaments». L’argument fait écho au droit à la santé décrété par l’Organisation des Nations unies.

Il est possible pour un médecin canadien de faire une demande pour avoir le droit d’en prescrire à ses patients, notamment pour des enjeux de santé mentale. Pour M. Gorbans, ce n’est pas suffisant. Bien que la loi permette en théorie d’avoir accès à la substance, «il est presque impossible d’y avoir accès. La plupart des demandes sont refusées», dit-il.

Des champignons magiques

Un commerce activiste

Sur papier, Funguyz est une entreprise à vocation lucrative, mais l’objectif principal est plutôt activiste. «Nous visons la légalisation des champignons magiques. C’est une protestation médicale», affirme M. Gorbans.

Parmi ses clients, M. Gorbans dit compter «des personnes atteintes de cancer qui utilisent la substance pour leur bien-être et des personnes accros aux drogues dures qui utilisent le champignon pour se défaire de leurs dépendances». Funguyz vend essentiellement des microdoses, notamment sous forme de chocolats à la psilocybine. Les doses plus élevées qui sont aussi offertes ne sont pas vendues à des fins récréatives. Elles représentent une option pour les clients qui veulent faire plusieurs microdoses sans avoir à payer trop cher.

Les champignons magiques sont des hallucinogènes psychédéliques illégaux dont la production, la vente et la possession sont illégales. Toutefois, ce stupéfiant n’engendrerait pas de dépendance chimique ou de surdoses mortelles, contrairement à d’autres stupéfiants, selon Santé Canada. Le SPVM se dit d’ailleurs en «constante collaboration avec la Santé publique» afin de déterminer la meilleure approche à adopter pour traiter la situation.

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