Champignons magiques: l’entreprise «Funguyz» lance sa boutique montréalaise
C’est un commerce inhabituel – et même illégal – qui a poussé sur la rue Ontario, à quelques pas du pont Jacques-Cartier, à Montréal. Lundi prochain, l’entreprise Funguyz, qui vend des champignons magiques, ouvrira sa première boutique dans la métropole.
Le groupe en totalise déjà une douzaine à travers le pays, toutes implantées en Ontario. Sur la question des champignons magiques, la loi canadienne est pourtant claire: la vente ainsi que la possession de cette drogue sont strictement prohibées.
Le groupe s’expose donc à des sanctions pénales ainsi qu’à des visites répétées des autorités. Mais il ne se décourage pas pour autant. Car sa mission transcende l’aspect lucratif et commercial. En mettant ces produits en vitrine, Funguyz cherche avant tout à faire changer les mentalités.
«Les autorités ont leur travail à faire et nous avons le nôtre. Si la police se présente avec un mandat de perquisition et qu’elle saisit nos produits, nous n’avons pas de problème avec ça. Ça fait partie du jeu», indique un des membres de Funguyz n’ayant pas souhaité dévoiler son nom, en entrevue avec Métro.
L’entreprise affirme ainsi mener «un militantisme médical», par l’entremise d’un «mouvement de désobéissance civile» dans l’optique de lancer «un défi constitutionnel».
Ce que Funguyz souhaite, en substance, c’est que la psilocybine – le principe actif des champignons magiques – devienne légale au Canada. La psilocybine, qui fait l’objet de nombreuses études, est prisée par certains pour ses vertus médicales. Elle permettrait notamment de soulager des troubles comme l’anxiété et la dépression.
Il est d’ailleurs possible pour un médecin canadien de faire une demande pour avoir le droit d’en prescrire à ses patients, notamment pour des enjeux de santé mentale.
Les clients du magasin montréalais devront signer une décharge et être âgés de 19 ans et plus pour pouvoir acheter des produits, précise le vendeur.
Le SPVM en attente de consignes
Une fois les portes de cet antre du champignon magique ouvertes, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) interviendra-t-il, dès la première journée?
À quelques jours seulement de la date fatidique, l’approche à adopter ne semble pas encore être établie. «J’ai fait une demande pour avoir de l’information et savoir si ça nous concernait et je n’ai toujours pas eu de retour», détaille l’agent relationniste médias du SPVM Julien Lévesque.
«Je vais certainement avoir de l’information lundi et savoir si on est impliqués», poursuit-il.
Contactée par Métro, la Ville de Montréal n’avait pas répondu à nos sollicitations au moment d’écrire ces lignes. En entrevue avec Radio-Canada, le cabinet de la mairesse, Valérie Plante, a toutefois soutenu que la loi devra être appliquée.