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La reprise du tourisme à Montréal dépasse toutes les prévisions

La place d'Armes, avec la basilique Notre-Dame en arrière-plan. Photo: Nicolas Monet/Métro

Après avoir pris leur mal en patience dans les dernières années, marquées par les restrictions de voyage, les commerçants du Vieux-Montréal sont ravis du retour en grand nombre des touristes cet été.

La reprise touristique est «si vive» que la prévision totale du nombre de visiteurs à Montréal en 2023 – 9,5 millions – va possiblement être dépassée, aux dires de la porte-parole de Tourisme Montréal, Aurélie de Blois. «On va peut-être se rendre à 10 millions.»

«C’est 10 fois mieux que c’était dans les derniers étés», se réjouit Alok Srivastra, un employé de Bastix Souvenirs, commerce situé à côté de la place d’Armes. «On est en train de revenir sur la bonne voie.» Il attribue en grande partie ce redressement à la reprise des festivals, après des éditions réduites durant la pandémie.

Alok Srivastra, un employé de Bastix Souvenirs. Nicolas Monet/Métro.

La hausse de l’achalandage se remarque également à la basilique Notre-Dame, tout près. «En termes de performance, on se rapproche de la période de pointe prépandémique», soutient Ashley Ornawka, la coordonnatrice marketing et communication de la Fabrique Notre-Dame. Dans l’ensemble de la Ville, l’achalandage touristique est revenu à environ 90% de ce qu’il était avant la pandémie, selon les estimations de Tourisme Montréal.

Après des étés où c’est le tourisme local qui a été mis de l’avant, c’est le grand retour des Américains et des Européens dans la métropole, explique Aurélie de Blois. Deux millions d’Américains et un demi-million de Français sont attendus à Montréal en 2023, affirme-t-elle.

Malgré tout, l’impact du tourisme local se fait encore sentir, alors que plusieurs Québécois ont décidé de passer leurs vacances dans la province en raison de l’inflation, ajoute-t-elle.

Des touristes qui sortent du centre-ville

Alors qu’auparavant les touristes fréquentaient surtout le centre-ville et le Vieux-Montréal, ceux-ci sont de plus en plus nombreux à visiter d’autres arrondissements et quartiers, souligne Aurélie de Blois.

Le Plateau Mont-Royal, avec «ses bars branchés et ses parcs bucoliques», le Mile End, avec «ses boutiques indépendantes et ses galeries d’art», et Verdun, qui «abrite désormais la rue la plus cool du monde», sont particulièrement prisés, précise-t-elle.

Les commentaires sont positifs. [Les touristes] trouvent la ville vibrante, dynamique. Ils nous parlent d’un je-ne-sais-quoi qu’on peut attribuer à la chaleur des résidents et à notre accueil.

Aurélie de Blois, porte-parole de Tourisme Montréal

Cette meilleure répartition des touristes fait bien l’affaire de Tourisme Montréal. L’organisme souhaite faire rayonner d’autres coins de la ville tout en réduisant la pression sur l’arrondissement de Ville-Marie, afin d’assurer une bonne cohabitation entre les résidents et les visiteurs.

Des événements climatiques qui entraînent des conséquences

Chloé Vanderhaegle, gérante du Petit Dep, un café et épicerie fine de la rue Saint-Paul, attendait l’été avec impatience après un hiver «assez dur».

Ses attentes ont été largement comblées. «Le chiffre d’affaires a pété par rapport à l’année dernière, souligne-t-elle. Je fais en semaine les chiffres que je faisais le week-end, et même plus.» Elle note également que la clientèle provient beaucoup plus de l’étranger depuis le début de l’été.

Lors du passage de Métro lundi après-midi, les tronçons des rues de la Commune et Saint-Paul à l’ouest de la rue Saint-Sulpice sont peu achalandés. «Depuis la mi-juillet, c’est étrangement calme, confirme Chloé Vanderhaegle. Ça va, parce qu’on a quand même de bonnes ventes, mais j’ai du mal à comprendre. C’est la première semaine des vacances de la construction.»

Chloé Vanderhaegle et Clément, du Petit Dep. Nicolas Monet/Métro.

Le Petit Dep est lourdement affecté par les travaux sur la rue et le mauvais temps, observe-t-elle. Même son de cloche du côté de la basilique Notre-Dame, où les conséquences des conditions météorologiques difficiles se font ressentir sur l’achalandage, dit Ashley Ornawka. Rappelons que le début de l’été a été marqué par des événements climatiques majeurs, du smog causé par les feux de forêt au nord à l’humidité au-dessus des moyennes et à la multiplication des orages.

Chaque fois qu’il pleut, on est impacté. C’est catastrophique.

Chloé Vanderhaegle, gérante du Petit Dep

Ces conséquences n’ont pas été observées à l’échelle de la ville, selon Tourisme Montréal. La canicule et le smog auraient plutôt fait réaliser aux visiteurs et même aux Montréalais qu’il était possible de «s’adapter», la ville offrant de nombreuses activités à l’intérieur, explique Aurélie de Blois. «J’aurais pensé que [la mauvaise météo] aurait eu des conséquences, mais il n’y a pas vraiment eu d’annulations», remarque-t-elle.

La rue de la Commune, dans le Vieux-Montréal. Nicolas Monet/Métro

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