À chacun son Gerry
Toujours vivant. Ces jours-ci, Gerry Boulet l’est plus que jamais. Et, c’était prévisible, tous ceux et celles qui ont déjà vu le film d’Alain Desrochers y vont de leur rapport d’exactitude. «Il était plus ceci, moins cela.» «Ça ne s’est pas passé exactement comme ça.» Et patati et patata… Ben oui. Et puis après? Pensez-vous que le gars des vues est payé à ne rien faire?
Vous savez quoi? Ceux et celles qui ne s’entendent pas sur la lecture qu’on a faite de Gerry dans le film ont probablement tous et toutes raison dans la discorde. Parce que personne n’est unidimensionnel. Gerry, comme vous et moi, ne l’était pas. Aimable avec les uns et bête comme ses pieds avec les autres. Sensible à la flatterie – qui ne l’est pas – et néanmoins totalement allergique aux téteux. Et surtout, pas fort sur les concessions, selon ce qu’on m’a raconté.
Là où le gars était toujours égal, c’était dans la sincérité de son engagement musical. Quelle machine de rock’n’roll mes amis! Pour les avoir vus en spectacle au moins 20 fois, je peux en témoigner, Gerry et les gars d’Offenbach y allaient toujours à fond la caisse (sans jeu de mots…). Peu importe où ils jouaient. Qu’ils aient été en vedette dans le gros Forum… ou lors d’un spectacle du midi gratuit à l’auditorium du Cégep de Maisonneuve! En 1980, je les avais vus se défoncer avec la même énergie dans ces deux endroits en moins de deux semaines… Ces choses-là arrivaient, à l’époque.
Le film Gerry sort en salle demain. Est-ce que ça va marcher? Oui, c’est sûr. Est-ce que c’est un grand film? Non. Un bon film? Pour ça, oui. Un très bon film même. Il y a maintenant plus de 20 ans que Gerry est mort. Dans l’histoire du monde, c’est bien court. Et moi, ça me rappelle que le temps passe bien vite…
• • •
La pensée de la semaine : Pssst, M. Khadir, franchement…
• • •
Visité mais pas essayé : le resto du parc La Fontaine, qui vient à peine d’ouvrir. Yé, youppi, hourra, enfin! Avec deux menus : un pour le comptoir et l’autre pour le service aux tables. On va goûter à ça et vous en reparler. Si ce dossier-là fonctionne bien, faudra bien rendre le crédit qui lui revient au maire Ferrandez. Ça va le changer de la rafale de coups de battes qu’il essuie quotidiennement ces temps-ci…
– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.