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Des solutions pour contrer la violence dans le Village ne font pas l’unanimité

Photo: Photcal.com

Encourager les citoyens à s’interposer lors d’altercations et créer des foyers-refuges, voilà deux suggestions de groupes qui s’opposent à la présence policière dans le Village proposées en conférence de presse vendredi matin.

«Il y a peut-être moins d’agressions depuis quelques semaines, mais le problème n’est pas réglé», a lancé Mickael Chacha Enriquez, porte-parole du Pink Bloc. Ce collectif a tenu une assemblée lundi durant laquelle près de 100 résidants du secteur ont élaboré des solutions de rechange à celles prônées par le Carré rose, un mouvement créé dans la foulée des récentes attaques.

«Ni le plan de visibilité accrue des policiers à la sortie des bars, ni les caméras de surveillance ne sont une solution à long terme. C’est la communauté qui doit agir», a déclaré Barbara Legault, militante du Collectif de la marche des lesbiennes qui a été victime d’agression.

Selon ces groupes, il faut plutôt encourager les citoyens à intervenir lors d’une agression, multiplier les lieux-refuges, à l’effigie de Parents-Secours, et, enfin, augmenter le nombre de travailleurs de rue «qui sont mieux outillés que les policiers pour faire de la médiation».

Il est très risqué d’intervenir lors d’une altercation, a répliqué le commandant du poste de quartier 22, Vincent Richer. Ce dernier estime qu’il est préférable d’appeler le 911 et de filmer la scène avec son téléphone plutôt que de s’impliquer physiquement.

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«On ne sait jamais si les personnes ont une arme blanche ou d’autres objets dangereux sur eux, il faut faire preuve d’une immense prudence», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le commandant Richer s’est montré ouvert aux autres suggestions du Pink Bloc. L’idée de créer plus de lieux qui peuvent afficher à l’aide d’un logo leur ouverture à recevoir dans gens victimes d’intimidation est excellente, selon lui, tout comme celle d’augmenter les effectifs de travailleurs de rue.

L’instigateur du collectif Carré rose, Louis-Alain Robitaille, émet aussi des doutes par rapport à l’idée d’interférer lors de situations d’agression. «C’est un peu irresponsable comme discours, je comprends qu’on veuille impliquer les citoyens dans la solution, mais il ne faut pas risquer sa propre sécurité», a-t-il commenté. Tout comme le commandant Richer, M. Robitaille appuie les autres solutions du Pink Plock. «Je crois toutefois qu’il faut maintenir la présence policière à la sortie des bars et que des caméras de surveillance devant les quelques lieux problématiques aidera à diminuer les tensions», a-t-il nuancé. Ce dernier rappelle qu’une marche est organisée ce vendredi soir par le collectif Carré rose, pour «souligner notre désir de faire du Village un quartier plus sécuritaire».

Le but n’est pas de remplacer les policiers par des justiciers, a précisé Manon Massé, candidate de Québec solidaire dans le quartier qui a participé aux discussions du Pink Bloc. L’idée est, selon elle, d’intervenir lorsque quelque chose se déroule sous nos yeux, de ne pas juste se contenter de passer tout droit. «Chaque personne est en mesure d’évaluer la dangerosité de la situation et de décider ce qu’elle est en mesure de faire, que ce soit d’appeler la police, de crier, de prendre une photo avec son téléphone intelligent… Les moyens d’agir sont diversifiés», a-t-elle expliqué.

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