Des insectes dans l’assiette au Jardin botanique
Le Jardin botanique renoue avec les dégustations d’insectes. Étonnement ces derniers ne viendront pas de l’Insectarium.
Chaque jeudi du mois d’août, les insectes seront au menu lors de 4@8 organisés à la terrasse du restaurant du Jardin. Ce genre d’évènement n’avait pas été organisé depuis 2005 et la fin de l’expérience Croque-insectes.
«L’idée de renouer avec ces dégustations vient notamment de la tenue prochaine d’un congrès sur l’entomophagie», explique Nadine Fortin, porte-parole de l’organisation. Ce dernier se tiendra sur le site d’Espace pour la vie du 26 au 28 août.
Selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les insectes sont l’un des éléments qui permettraient de réduire l’insécurité alimentaire, alors que la planète comptera 9 milliards d’humains en 2030.
Pour se familiariser avec la nourriture du futur, les visiteurs pourront compter sur les talents du chef cuisinier Rafaël Martinez qui a déjà cuisiné pour Jean Charest, les athlètes canadien aux JO de Vancouver et pour l’équipage du Sedna IV de Jean-Lemire.
Au menu, tacos de crevettes nordiques réalisés à partir de farine de ténébrions, sushis aux grillons tempura et bouchées chocolatées incrustées de vers de farine géants. Par rapport à la présentation faite jeudi aux journalistes, les insectes se cantonneront à une présence à l’intérieur des aliments. pas question de les présenter entiers sur le bord de l’assiette.
À ceux qui pensent que le Jardin botanique fait ici preuve de frilosité, le préposé entomologique, Mario Bonneau, répond ceci: «Ça n’est pas une mauvaise chose d’y aller graduellement, car si manger des insectes est très répandu dans plusieurs régions de la planète, il reste encore une grande barrière culturelle à franchir en Amérique-du Nord».
L’Insectarium, ne sera même pas mis à contribution pour fournir les 1000 superworms, les 2000 criquets et le kilo de vers de farine nécessaires à la confection des bouchées. «On aurait les moyens nécessaires pour le faire, mais ce n’est pas la mission première de l’institution. Lors de Croque-insectes, on cuisinait à l’Insectarium, mais ce n’était pas l’idéal et notre propre collection en avait souffert», précise-t-il.
Un chef et ses insectes
Le chef québéco-mexicain explique le choix de ces recettes
1-Le tacos (4$) permet de faire un clin d’œil à la cuisine mexicaine. «On a inclus 20% de ténébrions dans la farine pour montrer quelle utilisation ont peut aussi faire des insectes. Créer de la farine à base d’insectes est d’ailleurs une des voies explorées dans les pays pauvres.
2-Sushis (3pcs/4$). «Pour le tempura dans les sushis, on a remplacé les crevettes par des grillons». Joli clin d’œil, le grillon fait en effet partie, comme la crevette, de la famille des arthropodes. Ceux qui sont allergiques aux crevettes seront aussi généralement intolérants aux insectes.
3-Chocolats (2$). Les superworms donnent un côté croustillant aux bouchées de chocolat, un peu comme des noix dans un brownie. Par contre au goût, on préfère nettement la noix. Au goût, l’insecte part généralement avec plusieurs longueurs de retard par rapport à quasiment tous les aliments!