Éclosion de C. Difficile à l’hôpital Santa Cabrini
L’hôpital Santa Cabrini a été contraint d’interdir les visites dans quatre unités de soins pour contrer une éclosion de la bactérie C. difficile qui sévit depuis le 29 août.
La direction a annoncé, lundi après-midi, que la mesure serait réévaluée mercredi matin. «Ce n’est pas une mesure populaire, mais c’est une mesure nécessaire», explique Rocco Famiglietti, directeur des communications et des relations publiques à l’hôpital Santa Cabrini.
La bactérie s’est d’abord manifestée au sein d’une unité de soins, mais s’est répandue aux trois autres en quelques jours. La direction du centre hospitalier n’a pas été en mesure de préciser le nombre de patients infectés, mais il se situerait entre 12 et 16.
Selon M. Famiglietti, il n’y a pas eu de décès parmi les patients infectés. Toutefois, l’hôpital Santa Cabrini a l’un des taux les plus élevés de patients âgés de 75 ans et plus au Québec. Compte tenu de leur âge, ces personnes peuvent être particulièrement vulnérables. Cette fragilité rend d’autant plus important l’endiguement de l’infection par l’interdiction des visites.
«Oui, c’est drastique, mais c’est malheureusement très important de le faire. Naturellement, il y a toujours un jugement clinique qui se fait pour des exceptions, par exemple des personnes mourantes ou en soins palliatifs et intensifs. C’est laissé au jugement du médecin et du personnel infirmier.»
L’hôpital demande la collaboration des usagers. Depuis le début de l’éclosion, plusieurs visiteurs ont profité du fait que le bâtiment ait plusieurs entrées pour se faufiler dans les unités de soins. C’était surtout le cas les deux premiers jours, mais certains le font encore.
«On a ajouté du personnel de sécurité pour faire respecter les consignes. On comprend que lorsque l’on a un être cher à l’hôpital, on veut le réconforter par notre présence. Parfois, c’est plus néfaste qu’autre chose, dans le sens où l’on peut propager l’infection», indique le directeur des communications.
La source de la propagation n’a toujours pas été identifiée.
En plus de limiter les visites, l’hôpital a mis en place des mesures pour la gestion des lits afin d’essayer de mettre en cohorte les patients qui sont infectés.
Pour réduire les vecteurs de contamination, l’administration a également affecté plus de personnel à l’entretien ménager, dont le nettoyage des toilettes et des différentes surfaces.
Depuis 24 heures, il n’y a pas eu de nouveaux cas répertoriés. Mais comme la période d’incubation est de 72 heures, il est impossible de confirmer que l’éclosion a cessé de progresser. Les autorités se rencontrent quotidiennement afin de réévaluer la situation.
«Nous croyons que si la tendance se maintient, nous pourrons ouvrir progressivement l’hôpital aux visites dans les prochains jours.»
Les symptômes courants de l’infection au C. Difficile sont la diarrhée, la fièvre et les crampes abdominales. Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, la majorité des patients en guérissent, mais certains d’entre eux peuvent avoir des complications qui peuvent mettre leur vie en danger.