Le bâtiment le plus écologique au Québec

«Lors de son ouverture à l’automne prochain, la Maison du développement durable sera l’un des bâtiments les plus écologiques en Amérique du Nord et sans doute le plus écologique au Québec». Voilà ce que nous affirmons.

Facile à dire, me direz-vous! Mais est-ce facile à faire? Qu’est-ce qu’un bâtiment écologique au juste? Et qui le certifie? Voilà quelques questions qu’on se fait régulièrement poser.

Les bâtiments écologiques ont la côte par les temps qui courent. Les promoteurs le savent clament parfois un peu vite les qualités vertes de leurs bâtiments. Un toit vert, et hop, le bâtiment est écologique! À mon avis, pour qu’un bâtiment soit réellement écologique, non seulement il faut y retrouver plusieurs éléments, mais cela doit faire partie des objectifs initiaux du projet.

LEED, la principale certification écologique indépendante en Amérique du Nord considère qu’un bâtiment durable devrait intégrer des éléments de cinq grandes catégories : la gestion de l’énergie, la consommation d’eau, les matériaux, l’aménagement des sites et la qualité des environnements intérieurs.

Lorsqu’on construit un bâtiment, ces catégories sont parfois en compétition entre elles. Par exemple, pour que l’enveloppe du bâtiment soit hyper performante, il faudrait réduire au minimum la fenestration; or, ce geste irait à l’encontre de la qualité de l’environnement intérieur puisqu’elle réduirait à la fois la lumière naturelle et les vues des occupants. Il faut alors trouver un juste milieu, comme nous avons tenté de le faire dans la Maison du développement durable. Dans ce bâtiment dont l’enveloppe est des plus performantes énergétiquement, avec 37% de la surface de son enveloppe fenêtrée, la presque totalité des espaces régulièrement occupés auront accès à de la lumière naturelle.

Des études ont d’ailleurs démontré que la qualité des environnements intérieurs joue un rôle crucial sur la performance des occupants d’un bâtiment. Des élèves réussiront davantage, des patients vont se remettre plus rapidement de leurs chirurgies et les travailleurs auront tendance à prendre moins de journée de maladies.

Outre le fait que les occupants de la Maison du développement durable y seront bien et que le bâtiment sera moins énergivore, on y retrouvera une multitude d’éléments écologiques. Un mur végétal intérieur filtrera l’air tout en décorant un atrium ouvert aux citoyens. Vingt-huit puits de géothermie, d’une profondeur de 500 pieds chacun, utiliseront l’énergie du sol pour répondre à 100% des besoins de refroidissement et 80% des besoins de chauffage. Nous avons aussi choisi d’utiliser un béton moins polluant dont 20 % du ciment à été remplacé par des ajouts cimentaires, incluant à deux endroits, du verre broyé. Un toit vert, accessible pour les occupants, coiffera ce bâtiment de cinq étages contribuant ainsi à réduire les ilots de chaleurs au centre-ville. Il s’agit là que de quelques exemples qui feront de la Maison du développement durable un bâtiment LEED Platine, le plus haut niveau de certification possible.

Je vous entends dire: c’est bien de vouloir faire des bâtiments verts, mais cela coûte beaucoup plus cher! Détrompez-vous! Plusieurs des gestes à poser pour rendre un bâtiment plus écologique sont soient moins chers ou neutres à l’égard du budget. Par exemple, le matériau le plus écologique est, après tout, celui que l’on n’utilise pas. Qui plus est, plusieurs mesures, comme celles relatives à l’efficacité énergétique et la qualité des environnements intérieurs génèrent des économies importantes des coûts d’opération du bâtiment et des entreprises qui y logeront. Dans plusieurs cas, ces économies compensent plusieurs fois les investissements initiaux.

Enfin, un bâtiment écologique «normal» ne devrait pas nécessairement coûter plus cher dans la mesure où la décision d’y intégrer des éléments écologiques est prise en amont et fait partie des objectifs de construction.