Montréal aura son bain portuaire
À l’instar de Copenhague, de Berlin et de Londres, la Ville de Montréal installera un bain portuaire dans le fleuve Saint-Laurent, près de la Tour de l’Horloge.
C’est l’un des projets qui se retrouvent dans le Plan de l’eau de la Ville de Montréal qui a été présenté vendredi et qui vise entre autres à redonner aux Montréalais l’accès à l’eau.
«Un comité de pilotage est déjà en place pour faire progresser rapidement ce projet [de bain portuaire] et lancer une première étude pour déterminer le concept et les aspects techniques», a affirmé la responsable de l’Eau, Chantal Rouleau. Cette dernière a indiqué que les Montréalais pourront se rendre dans le Vieux-Port pour se rafraîchir pendant la saison chaude en «2016 si possible, sinon en 2017, au plus tard».
La Ville a déjà entamé des discussions avec la Société du Vieux-Port. Elle n’a pas donné une estimation des coûts du projet.
L’idée d’un bain portuaire a été lancée l’été dernier par Projet Montréal. Le parti politique chiffrait alors le projet à environ 1M$ et il estimait qu’il pouvait être concrétisé en l’espace d’un an.
Le conseiller de François-Perrault, Sylvain Ouellet, était très heureux que l’administration du maire Coderre reprenne l’idée d’un bain portuaire.
«Ça fait des années qu’on investit des millions de dollars pour améliorer la qualité de l’eau du fleuve et de la rivière des Prairies, a dit le porte-parole de Projet Montréal en matière d’eau. Il est plus que temps que les Montréalais arrêtent de tourner le dos à ce joyau.»
M. Ouellet a expliqué que le bain portuaire pourrait consister à mettre en place des quais flottants au centre desquels un filet serait installé pour empêcherait les baigneurs de se rendre dans les profondeurs du fleuve, comme à Copenhague. Sinon, comme ce que la Ville de New York prévoit faire, le bain portuaire pourrait prendre la forme d’une piscine installée sur le fleuve où l’eau serait filtrée.
Le Plan de l’eau prévoit également réaliser deux projets de plages publiques d’ici 2017. L’une se trouvera dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et l’autre, à Verdun. Pour la plage de l’Est, qui coûtera 3M$, les travaux se poursuivront cette été, alors que pour celle de l’Ouest, qui sera aménagée au coût de 4,7M$ près du Natatorium, les plans et devis sont rédigés en ce moment.
La Ville évaluera aussi la possibilité d’aménager les berges à proximité d’Habitat 67 et le long du boulevard LaSalle afin de permettre aux surfeurs de pratiquer leur sport.
En plus de donner l’accès à l’eau, la Ville de Montréal veut assurer sa qualité. «Nous sommes conscients que la qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Prairies dépend de l’eau que nous y déversons», a dit Mme Rouleau.
Des études seront lancées cette année pour évaluer la possibilité de renaturaliser des ruisseaux où pourrait être déviées des eaux de surverse. Les problèmes de raccordements inversés, qui fait en sorte que des eaux usées se retrouvent dans le réseau d’eau pluvial et contaminent l’eau autour de l’île de Montréal, continueront aussi à être résolus. Les conduites de près de 2300 bâtiments seront examinées cette année.
Le Conseil régional de l’environnement de Montréal a accueilli positivement le Plan de l’eau de la Ville de Montréal. «C’est très encourageant», a lancé le responsable des campagnes des espaces verts et des milieux naturels, Emmanuel Rondia. Ce dernier a particulièrement apprécié l’équité territoriale des projets de plages publiques et l’intérêt pour la renaturalisation des ruisseaux. «C’est un beau plan, a-t-il dit. Reste à voir comment il sera mis en place.»
Le Comité ZIP Ville-Marie est du même avis. «On est aux petits oiseaux», a déclaré pour sa part le directeur adjoint de l’organisme, Alexandre Joly. Selon lui, un meilleur accès à l’eau ne peut qu’être bénéfique pour la métropole.