Les profs de l’UQAM lancent un appel au dialogue
Les professeurs de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) lancent un appel au dialogue à la direction de leur établissement.
«Nous contestons le déficit anticipé de notre université, a affirmé jeudi la présidente du Syndicat des professeurs de l’UQAM, Michèle Nevert. Nous pensons que l’analyse que nous avons faite de la situation financière de l’université nous permettrait de négocier notre convention collective. Nous avons l’impression que [la direction] ne veut pas entendre ça.»
«La moindre des choses, c’est que la direction accepte de s’asseoir pour discuter des chiffres et comparer la lecture qui est faite par les uns et les autres», a ajouté Mme Nevert.
Cette divergence de points de vue fait en sorte que les négociations entourant le renouvellement de leur contrat de travail des professeurs piétinent, d’après la présidente syndicale. Leur convention collective est échue depuis le 31 mai 2013. Devant cette impasse, les professeurs ont voté mardi en faveur de deux jours de grève. Ils ont tenu la première jeudi. Des piquets de grève ont été érigés aux abords des immeubles de l’UQAM. La date de la deuxième journée de grève n’a pas encore été décidée.
Plus tôt cette année, la direction de l’université a présenté aux professeurs son plan d’atteinte à l’équilibre budgétaire. L’UQAM prévoit terminer l’année avec un manque à gagner de 20M$. Il est ainsi demandé aux professeurs d’accepter une baisse salariale de 2%, l’abolition de 150 charges de cours et 65 dégrèvements en recherche.
Le vice-recteur aux affaires administratives et financières de l’université, André Dorion, a expliqué plus tôt cette année à Métro que le plan d’atteinte à l’équilibre budgétaire proposait des hypothèses de travail. «Rien n’est fixé, avait-il dit. L’université n’imposera jamais des modifications unilatérales aux conditions de travail [de ses employés]. Ce qui est conventionné sera respecté.»
L’UQAM n’a pas voulu commenter jeudi les revendications de son corps professoral.
Les professeurs réclament de leur côté des hausses salariales de 4% pour les deux prochaines années, en plus de la création de nouveaux postes et de nouveaux investissements en recherche.
Les professeurs de l’UQAM sont solidaires des étudiants qui participent au mouvement de grève sociale contre les mesures d’austérité du gouvernement Couillard et des projets d’hydrocarbures. Ils ont pris part jeudi à la vaste manifestation qui a débuté au Square-Victoria, à Montréal. Leur présidente syndicale s’est dite «choquée» de l’injonction obtenue mercredi par l’UQAM qui interdit aux étudiants en grève d’empêcher la tenue des cours.
«On ne comprend pas comment dans une université, tout n’est pas mis en place pour maintenir un dialogue, a dit Michèle Nevert. Même si c’est difficile, même si c’est long. Le principe, c’est de dialoguer. Ce n’est pas de dire à des individus, qu’il s’agisse d’étudiants ou de professeurs, on va vous bâillonner et on va vous empêcher de dire ce que vous pensez.»