L’itinérance: une réalité cachée dans l’Ouest-de-l’Île

Le phénomène de l’itinérance est bien présent dans l’Ouest-de-l’Île alors que les ressources d’hébergement manquent pour les sans-abri qui sont peu visibles et dispersés sur un vaste territoire.

Dans la dernière année, Action jeunesse de l’Ouest-de-l’Île (AJOI) est intervenu auprès de 133 «cas d’itinérance». Selon Benoît Langevin, le directeur de l’organisme local, il pourrait en avoir beaucoup plus.

«Ça peut être des jeunes qui nous appellent ou que l’on croise au centre commercial ou dans un autobus, indique M. Langevin. Ils nous signalent qu’ils n’ont pas d’endroit pour dormir le soir ou depuis plusieurs jours.»

Selon lui, plusieurs jeunes peuvent partager un petit appartement aux conditions parfois douteuses. D’autres empruntent le sofa d’un ami ou d’un membre de la famille. «Il y a aussi des personnes qui peuvent dormir dans leur voiture pendant plusieurs mois, ajoute Benoît Langevin. Il ne réalisent même pas qu’ils sont sans-abri.».

1,2 M$ demandé
AJOI souhaite construire un centre d’hébergement de trois étages avec 20 places de stationnement pour accueillir les itinérants de l’Ouest-de-l’Île afin d’éviter de les diriger systématiquement vers des ressources du centre-ville ou dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

Selon Benoît Langevin, la personne en situation d’itinérance aura plus de chance de s’en sortir si elle reste sur le territoire. «On essaye d’abord de trouver des solutions locales pour ne pas déraciner le jeune de son environnement immédiat, mais ce n’est pas toujours possible», explique-t-il.

L’organisme cherche 1,2M$ pour être capable d’offrir 14 lits, dont sept d’urgence où la clientèle pourra être hébergée pendant trois jours consécutifs. Le répit serait offert en partenariat avec des organismes de dépannage alimentaire de la région.