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La plupart des sacs de plastique pourraient être bannis dès 2018

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz

La Ville de Montréal pourrait bannir les sacs d’emplettes à compter du 22 avril 2018. C’est du moins l’une des recommandations de la Commission permanente de l’environnement, qui a fait connaître le résultat de ses travaux mardi.

Les sacs visés sont les sacs de plastique à usage unique d’une épaisseur inférieure à 50 microns ainsi que les sacs oxo-biodégradables qui peuvent détériorer les autres plastiques contenus dans le bac de recyclage.

«Ce sont les sacs les plus dommageables pour l’environnement», a déclaré Elsie Lefebvre, l’élue qui préside la commission, en soulignant qu’une période de transition seraient prévue pour écouler les stock et proposer des sacs compatibles.

Les sacs de plastique mettent 450 ans à se décomposer quand ils sont jetés et bloqueraient aussi les machines dans les centres de recyclage, engendrant à Portland des coûts pouvant représenter le tiers des frais de main-d’œuvre.

Seuls les sacs recyclables ou réutilisables seront acceptés de même que les sacs minces utilisés pour les viandes, les légumes en vrac ou les journaux. Le cas des sacs offerts dans les boutiques de vêtements est plus flou, étant donné que certaines offrent des sacs ayant une épaisseur supérieure à 50 microns. Ils pourraient néanmoins devenir payants.

Ces recommandations font suite à la consultation publique menée en juin par la Commission de l’environnement, au cours de laquelle la Ville de Montréal avait présenté trois scénarios incluant le bannissement des sacs d’emplettes, la tarification de ceux-ci ou une combinaison de ces deux mesures.

Le Québec a adopté en 2008 un Code de bonnes pratiques que chaque commerce peut appliquer ou non. Certains supermarchés facturent ainsi chaque sac 5 sous tandis que d’autres comme la Société des alcools ont banni les sacs de plastique.

Ces mesures auraient permis de faire passer la distribution de sacs à usage unique de 2 milliards d’unités en 2007 à 1 milliard en 2012, soulignent les opposants au bannissement des sacs à usages uniques qui se sont globalement déclarés «déçus» des recommandations.

Trois des associations représentant les commerces de détail ont notamment souligné que le futur règlement ne règlerait pas la question de l’enfouissement, étant donné que les usagers devront toujours acheter des sacs de plastique pour mettre leurs ordures. Elles ont aussi souligné que cela risquait de relancer les sacs de papiers tout aussi dommageables pour l’environnement ou que cela pourrait aussi déplacer le problème en créant une surconsommation de sacs réutilisables.

L’Association canadienne de l’industrie des plastiques a souligné dans un mémoire que les sacs de plastique sont souvent réutilisés (pour les ordures, les lunchs des enfants, les déchets des animaux) ou recyclés, mais très rarement envoyés directement au dépotoir (5%).

Si l’élu de Projet Montréal et membre de la Commission, Sylvain Ouellet a voté en faveur des recommandations, il est resté critique par rapport au processus qu’il juge trop long avant l’adoption éventuelle des mesures. Des observations qui rejoignent celles du Conseil régional de l’environnement de Montréal.

La balle est désormais dans le camp du comité exécutif dirigé par l’administration Coderre. C’est lui qui adoptera l’éventuel règlement. Mardi l’élu responsable de l’environnement au comité exécutif, Réal Ménard, a indiqué qu’il «accueillait positivement les recommandations» et que ces dernières arrivaient à respecter à la fois l’environnement et les contraintes économiques.

Lire les recommandations ici et les mémoires ici.

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