Ils veulent sauver leurs proches
Alors que plus de 1000 réfugiés syriens sont déjà en sol québécois, dont 161 qui sont arrivés en bloc samedi soir, les demandes de parrainage privé continuent d’affluer. Une centaine de personnes se sont présentées vendredi dernier aux bureaux de l’organisme Hay Doun dans le but de faire parrainer un proche, un ami, un membre de leur famille ou simplement une connaissance vivant des jours difficiles en Syrie.
Photos: Julien Catella/Métro

Dalita Artinian
Une de ces personnes est Dalita Artinian, une femme d’origine syrienne qui vit au Canada depuis 17 ans. Son amie Torossian, le mari de celle-ci Aram et leurs deux enfants ont quitté leur maison, qui a été détruite, et leurs emplois à Damas pour se réfugier au Liban. Mme Artinian espère que la décision du gouvernement fédéral d’accueillir 25 000 réfugiés syriens au pays dans la prochaine année permettra à son amie et à sa famille de venir au Canada d’ici le printemps. Elle compte les aider à trouver une maison, des meubles et un travail.

Zepur Markeian
Zepur Markeian, une comptable qui est arrivée au pays il y a près de 30 ans, voudrait pour sa part sauver la vie de ses cousins et de leurs familles.
«Je m’inquiète pour leur sécurité. Ils vivent à Alep, où il y a souvent des bombardements. Tous les matins, j’ai peur de voir la photo de quelqu’un que je connais aux nouvelles», a témoigné en entrevue à Métro Mme Markeian, la larme à l’œil, en remplissant des formulaires. L’an dernier, elle a perdu sa tante et son cousin dans l’explosion d’un immeuble à Alep.

Zepur Michail
Zepur Michail est arrivée au Québec en décembre 2014 avec son mari et ses deux enfants de 10 ans et 4 ans. Sa maison à Alep avait été lourdement endommagée par des bombardements. Mme Michail est très heureuse de sa nouvelle vie, même s’il est difficile pour elle et son mari de trouver du travail malgré leurs efforts pour apprendre le français. Elle souhaiterait maintenant être réunie avec sa mère, son père et ses trois frères, qui sont toujours en Syrie. Son amie Ani, qui l’accompagnait chez Hay Doun, propose de se porter garante de toute la famille.

Nayiri Tavlian
Nayiri Tavlian, présidente de Hay Doun, rencontrait une par une, vendredi dernier, les personnes désirant faire parrainer leurs proches, principalement des Syriens d’origine arménienne. «Nous sommes les parrains légaux. Mais on dit aux membres de la communauté que, si on les fait venir, ils doivent nous aider. Ils seront responsables de leur parler des valeurs québécoises, de leur montrer comment ça se passe au Québec, de les inscrire à la francisation», a dit Mme Tavlian à Métro entre deux rencontres.