Faubourg Contrecoeur: Daniel Gauthier se reconnaît coupable de complot et fraude
MONTRÉAL — Un premier accusé dans le procès entourant la fraude impliquant le projet Faubourg Contrecoeur a plaidé coupable, vendredi, au palais de justice de Montréal.
L’ancien président de la firme d’urbanistes Groupe Gauthier Biancamano Bolduc (GGBB), Daniel Gauthier, 57 ans, a reconnu sa culpabilité à une accusation de complot pour fraude et à deux accusations de fraude.
Il est passible d’une peine maximale de dix ans d’emprisonnement.
Les représentations sur la peine auront lieu le 24 mars.
Neuf personnes avaient été mises en accusation à l’origine dans cette affaire, dont l’entrepreneur Paolo Catania, l’ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal Frank Zampino et Bernard Trépanier, collecteur de fonds d’Union Montréal. Un des accusés, Martial Filion, l’ex-directeur général de la Société d’habitation de Montréal, est décédé depuis. Les sept accusés qui demeurent ont tous plaidé non coupable.
L’affaire remonte à 2007, quand un vaste terrain appartenant à la Ville de Montréal a été cédé pour la réalisation d’un projet immobilier dans l’est de l’île.
La firme de M. Gauthier avait obtenu plusieurs mandats en marge du projet immobilier.
Selon les enquêteurs au dossier, un stratagème aurait été mis en place dans le but de favoriser Construction F. Catania pour ce projet, dont les frais de décontamination auraient été surévalués.
L’affaire avait été révélée par le quotidien “La Presse” en 2008 et une enquête policière, amorcée en 2011, avait mené à l’arrestation des neuf suspects en 2012.
Le procès, au cours duquel la Couronne compte appeler plus d’une cinquantaine de témoins, s’est ouvert lundi dernier, mais il faudra un certain temps avant que la preuve soit exposée, plusieurs requêtes devant être réglées auparavant.
Dans un cas, l’avocat de Bernard Trépanier, Daniel Rock, a fait part de son intention d’aller en appel d’une décision de la Cour supérieure qui a rejeté sa requête en vue de faire remplacer le juge Yvan Poulin.
Me Rock s’était adressé à la Cour supérieure après avoir demandé, sans succès, au juge Poulin de se récuser, alléguant un préjugé défavorable à son endroit. Me Rock invoquait un différend survenu en 2008, à l’époque où il représentait Giuseppe De Vito, un membre de la mafia italienne appréhendé en marge de l’opération Colisée, un dossier où le juge Poulin était procureur de la Couronne.
Les autres accusés au dossier sont Martin D’Aoust, André Fortin, Patrice Pascale et Pasquale Fedele, tous des employés de Construction Frank Catania et Associés à l’époque des faits reprochés.