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Une marche pour les droits des personnes trans migrantes

Photo: Mario Beauregard/Métro

S’ils reconnaissent certaines avancées, les organisateurs de la troisième marche annuelle pour les droits des personnes trans demandent au gouvernement de permettre aux personnes immigrantes de changer leur mention de sexe avant de devenir citoyens.

À l’heure actuelle, une personne possédant une résidence permanente, par exemple, ne peut pas effectuer de changement pour que ses documents reflètent mieux son identité de genre, déplore Dalia Briki, porte-parole de la marche.

«On trouve ça vraiment désolant que les personnes trans migrantes ont été laissées de côté. Pour nous, la citoyenneté ne doit pas être un critère d’admissibilité pour changer les documents, juge Mme Briki. Ces personnes-là doivent parfois attendre de longues années [avant d’obtenir leur citoyenneté]. Des fois, ça peut aller jusqu’à sept ans. Pendant tout ce temps-là, ces personnes n’ont pas de document qui correspond à leur identité.»

Selon Mme Briki, des personnes dans cette situation vivent souvent toutes sortes d’embûches au quotidien, vu que leurs documents sont émis au nom et au sexe auxquels elles ne s’identifient plus. Elles ont beaucoup de difficulté à trouver un logement, à avoir accès aux services de santé ou à obtenir de l’aide à l’emploi, fait-elle savoir.

«Ce sont souvent des personnes qui fuient la mort, qui ont vécu des cas extrêmes d’oppression dans leurs pays d’origine, et quand elles viennent ici, elles viennent ici pour commencer une nouvelle vie.» – Dalia Briki, porte-parole de la marche pour les droits des personnes trans

«Imaginez-vous, quand vous n’avez pas de document qui correspond à votre identité ou à votre apparence, c’est vraiment difficile d’avoir accès à ces choses-là, illustre Mme Briki. Vous allez à la banque, par exemple, pour ouvrir un compte. Pensez-vous que le banquier va vous ouvrir un compte si votre apparence est masculine, mais que vos documents mentionnent le sexe féminin ? Ça sera impossible.»

Betty Iglesias est une femme trans qui a immigré au Canada il y a 7 ans.

«Ça n’a pas été aussi facile que ça aurait dû l’être. On s’est moqué de moi, on m’a insulté, on m’a exclue et j’ai vécu de la discrimination. Peu importe comment je suis féminine ou comment je ‘passe’ en tant que femme, mes documents contiennent le mauvais sexe», a-t-elle témoigné avant le début de la marche.

Elle a aussi raconté que l’école de francisation qu’elle fréquentait avait refusé de changer son nom dans ses documents scolaires. «On utilisait le nom que je n’ai pas choisi et que je n’ai jamais aimé», regrette-t-elle.

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