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Grands Lacs: un projet de transfert d'eau contesté

WAUKESHA, Wis. — Un groupe de maires canadiens et américains a demandé, lundi, une audience afin de contester une récente décision autorisant une ville des États-Unis à puiser de l’eau dans les Grands Lacs.

Cette demande de L’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent (AVGLSL) a été présentée au regroupement de huit États américains formant le conseil des ressources en eau du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent.

En juin, ce conseil avait donné le feu vert à la Ville de Waukesha, au Wisconsin, pour qu’elle puise de l’eau dans le lac Michigan. Il s’agit de la première exception à une entente interdisant les transferts d’eau à l’extérieur du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

L’AVGLSL souhaite maintenant faire renverser cette autorisation, estimant qu’elle crée un dangereux précédent, et affirme vouloir protéger l’intégrité à long terme de l’entente, qui vise à assurer la préservation des Grands Lacs.

Les maires soutiennent que la région desservie par ce transfert d’eau est trop vaste et que l’analyse des eaux traitées est insuffisante pour que les autorités puissent les laisser s’écouler dans le lac Michigan. Ils dénoncent également l’absence de consultations publiques à l’extérieur de Waukesha.

Ils ont aussi révélé avoir écrit au premier ministre canadien, Justin Trudeau, ainsi qu’au président américain, Barack Obama, afin de les exhorter à poser «les gestes appropriés» et à mettre un frein au projet.

Près de 70 000 personnes habitent Waukesha. Outre le fait que l’aquifère de la municipalité s’amenuise, il contient une importante quantité de radium, une substance naturellement présente dans l’eau, mais cancérigène. C’est pourquoi la Ville a demandé l’accès aux Grands Lacs. Bien qu’elle se situe à l’extérieur du bassin, Waukesha a fait valoir qu’elle se trouvait dans un comté qui chevauche la limite du bassin.

Sa demande a soulevé des inquiétudes de part et d’autre de la frontière, mais après une série d’amendements, le conseil a voté unanimement en sa faveur.

«Il y avait déjà une région établie qui pouvait puiser dans le bassin des Grands Lacs. On agrandit maintenant cette région. Qu’est-ce qui nous dit qu’ultimement, ces États du sud des États-Unis qui éprouvent des difficultés avec l’eau ne vont pas commencer à puiser plus d’eau dans le bassin des Grands Lacs?» a déclaré Randy Hope, le maire de la municipalité ontarienne de Chatham-Kent.

«Ça va faire descendre le niveau de nos voies navigables, ça aura des impacts environnementaux et socioéconomiques qu’on ne peut pas mesurer en ce moment», a-t-il poursuivi.

Selon les données du gouvernement fédéral, les Grands Lacs approvisionnent en eau potable 33 millions de personnes, dont 9 millions de Canadiens et 8 des 20 plus grandes villes du Canada.

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