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Les tribunaux pour faire empêcher le projet-pilote d’Uber

Photo: Mario Beauregard/Métro

Réunis en assemblée d’urgence dimanche à Montréal, plusieurs acteurs de l’industrie du taxi ont décidé de déposer une injonction pour faire annuler l’entente de projet-pilote entre le gouvernement du Québec et Uber.

«Le gouvernement ne peut pas permettre à Uber d’opérer sans permis de taxis. Quand il fait ça, il outrepasse ses pouvoirs, il abuse de ses pouvoirs et il agit carrément illégalement. On va prendre tous les recours pour que l’entente n’entre pas en vigueur», a expliqué l’avocat Marc-Antoine Cloutier, qui représente notamment le Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM-Métallos) et le Regroupement des propriétaires de taxis de Montréal (RPTM) dans ce dossier.

Des moyens de pression concertés n’auront pas lieu dans l’immédiat, le RTAM préférant discuter d’abord avec le ministre des Transports, Laurent Lessard. Une rencontre doit avoir lieu lundi après-midi entre le ministre et des représentants du RTAM, qui réclament que tous les acteurs de l’industrie puissent être présents.

«On demande à tout le monde de garder son calme d’ici-là», a souligné Benoît Jugand, président du RTAM.

Le mot d’ordre pourrait toutefois changer si le gouvernement ne met pas sur la glace l’entente avec Uber. M. Jugand s’engage à rencontrer ses membres au cours de la semaine et à mettre tous les moyens de pression sur la table, y compris la grève. Une grève exclurait toutefois les services aux personnes vulnérables, en particulier le transport adapté.

Lors de l’assemblée de dimanche, à laquelle ont pris part des centaines de personnes, l’impatience des chauffeurs de taxis était manifeste, plusieurs appelant à faire la grève et à paralyser l’aéroport sans plus attendre.

«Je crois que la rencontre avec le ministre ne donnera rien. C’est une perte de temps», a commenté l’un d’eux, Ouared Reda.

M. Jugand a admis que des manifestations spontanées seraient impossibles à empêcher.

Selon le projet-pilote, valide pour une période d’un an, le gouvernement «rend disponible à Uber l’équivalent de 300 permis de propriétaire de taxi, déclinés en nombre d’heures par semaine, soit 50 000 heures par semaine». Uber devra verser au gouvernement entre 0,90$ et 1,26$ de redevance par course. Les chauffeurs jugent qu’il s’agit d’un système à deux vitesse qui fera notamment diminuer la valeur des permis de taxis.

Grogne contre Alexandre Taillefer
Plusieurs insultes ont fusé hier contre Alexandre Taillefer, propriétaire de Taxi Diamond, Taxi Hochelaga et Téo Taxi, qui s’est dit favorable à l’entente. Ce dernier a l’intention d’imposer des mesures disciplinaires aux chauffeurs de ses compagnies qui participeront à des moyens de pression qu’il juge illégaux.

«J’ai parlé à M. Taillefer et on est d’accord sur un point, c’est qu’on n’est pas d’accord. M. Taillefer a acheté des compagnies de taxi, mais pas les propriétaires de taxis», a déclaré M. Jugant, donnant ainsi lieu à une ovation debout.

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