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Martine Ouellet tire à boulets rouges sur l’establishment et son chef Gaudreault

Parti Quebecois MNA and leadership candidate Martine Ouellet responds to reporters questions before entering a party caucus meeting, Tuesday, September 20, 2016 at the legislature in Quebec City. Ouellet criticized Parti Quebecois interim leader Sylvain Gaudreault and the party over the leadership race. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: THE CANADIAN PRESS
Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — La candidate à la direction du Parti québécois Martine Ouellet a tiré à boulets rouges sur le chef intérimaire Sylvain Gaudreault, mardi, pour son rôle dans la course.

Mme Ouellet a accusé M. Gaudreault de s’être ingéré dans la course lorsqu’il est intervenu auprès d’elle pour critiquer certaines de ses déclarations publiques.

La candidate a également reproché à l’establishment du PQ, auquel elle associe M. Gaudreault, de l’avoir écartée d’une publicité de la formation en raison de ses positions sur le moment d’un référendum.

Dans une mêlée de presse à l’Assemblée nationale, Mme Ouellet a défendu son droit d’intervenir dans les dossiers importants.

Selon Mme Ouellet, M. Gaudreault lui a reproché une conférence de presse conjointe avec Québec solidaire ainsi que des propos critiquant une déclaration du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, au sujet d’un procès.

«Je pense que c’est important, sur des dossiers aussi importants, que les candidats à la chefferie puissent se positionner, c’est ça une course la chefferie, a-t-elle dit. Et de voir que le chef intérimaire essaie de restreindre la liberté de parole, je crois qu’il devrait beaucoup plus parler à mes collègues sur le tort à l’image du Parti québécois, sur les débats qui manquaient de hauteur.»

La semaine dernière, un député du Bloc québécois appuyant Mme Ouellet, Xaver Barsalou-Duval, avait déjà réclamé des excuses du chef intérimaire pour «son manque de neutralité».

De plus, Mme Ouellet a soutenu qu’elle attendait encore des précisions sur le concept d’une publicité lorsqu’elle a constaté que le message était déjà diffusé sur internet.

Alors que 24 membres du caucus péquiste apparaissent en disant «je suis Parti québécois», Mme Ouellet souhaitait plutôt déclarer «je suis indépendantiste».

«Je pense que ç’a aurait été préférable d’y aller sur l’indépendance parce que c’est le temps de la convergence», a-t-elle expliqué.

En marge d’une réunion des députés péquistes à Gatineau, à la fin d’août, tous les députés ont participé à l’enregistrement de la publicité, sauf Mme Ouellet.

«La publication de cette vidéo-là, c’est bien dommage, parce que ça nuit à l’image du parti, a-t-elle dit. Franchement, il n’y avait pas d’urgence, on pouvait tout à fait faire l’enregistrement. La publication de cette vidéo, qui n’inclut pas tous les députés, fait mal à l’image du parti.»

Mme Ouellet a attribué ce traitement de la part de l’establishment à sa proposition de tenir un référendum dans un premier mandat.

«C’est le côté ‘statu quo-iste’ de continuer dans les mêmes recettes, de mettre en sourdine l’indépendance pour gagner des élections qui a mené à l’échec de 2014, a-t-elle dit. Ces forces sont quand même en présence depuis une vingtaine d’années au PQ et c’est certain que d’avoir du leadership pour un référendum, ça dérange.»

Selon Mme Ouellet, l’establishment du PQ, dont M. Gaudreault fait partie, est responsable de cette décision qui nuit à la formation.

«C’est sûr, il est chef intérimaire, donc il en fait partie actuellement, a-t-elle dit. Il n’en a pas toujours fait partie, on a eu des belles collaborations dans le passé.»

Dans un point de presse qui a suivi, M. Gaudreault a rejeté les accusations de Mme Ouellet.

«Je suis convaincu de ne pas m’ingérer dans la course à la direction, a-t-il dit. Je suis le chef intérimaire de ce parti, chef de l’aile parlementaire de façon intérimaire et chef de l’opposition officielle. Ma seule responsabilité, c’est de préserver évidemment l’unité du groupe.»

M. Gaudreault a également attribué à Mme Ouellet la seule responsabilité de son absence de la publicité péquiste.

«Tous les députés ont été invités à faire la même chose, a-t-il dit. Mme Ouellet a fait le choix de ne pas le faire à ce moment-là, donc, pour le reste, nous, on fait notre promotion et la campagne de publicité que nous avions prévue pour la rentrée parlementaire.»

Par ailleurs, le candidat Jean-François Lisée a reconnu mardi qu’il aurait dû se limiter à souligner que le prédicateur controversé Adil Charkaoui «a dit du bien» des positions sur la laïcité de son adversaire Alexandre Cloutier.

M. Lisée a déclaré qu’il n’aurait pas dû utiliser le mot «appui» pour décrire cette situation, ce qui l’a mené la semaine dernière à retirer ses propos sur les réseaux sociaux.

Lors d’une conférence de presse où il a présenté de nouveaux appuis à sa campagne, M. Lisée a affirmé qu’il avait démontré son côté «bagarreur» lorsqu’il a transmis un message associant M. Charkaoui à la campagne de M. Cloutier.

D’ici au vote des militants pour le choix du prochain chef du PQ, et ensuite s’il est élu, M. Lisée s’est engagé à surtout mettre son côté «rassembleur» de l’avant.

Samedi dernier, M. Cloutier a annoncé qu’il avait avisé la Sûreté du Québec en raison des messages menaçants reçus à la suite de l’association faite par M. Lisée avec M. Charkaoui, porte-parole du Collectif québécois contre l’islamophobie.

Aux journalistes, M. Lisée a fait référence aux divers sens du mot «appui» pour expliquer son message sur les réseaux sociaux, qu’il a ensuite retiré pour des raisons de sécurité.

«J’ai compris que c’est un sens général où ce n’est pas un appui, a-t-il dit. Mais il a dit du bien de. Si c’était à refaire je dirais: ‘il a dit du bien de’. Si c’était à refaire, je pense qu’on ne referait pas la journée, de part et d’autre.»

M. Lisée a estimé que ses nouveaux appuis, qui portent à cinq le nombre de députés dans son équipe, placent son organisation à égalité avec celle de M. Cloutier et les 13 députés dans son groupe.

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