Les membres de l'OTAN peu préoccupés par Trump
HALIFAX — Le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan et son homologue du Royaume-Uni, Michael Fallon, ont lancé vendredi le Forum sur la sécurité internationale à Halifax en se faisant rassurants quant à l’arrivée de Donald Trump aux portes de la Maison-Blanche.
MM. Sajjan et Fallon ont soutenu que l’alliance militaire de l’OTAN perdurera, même si le président désigné américain la perçoit comme «désuète».
En campagne électorale, Donald Trump avait lancé que la contribution financière des autres pays membres était insuffisante tandis que les États-Unis contribuaient trop.
Vendredi, Michael Fallon a souligné qu’une telle position ne détonne pas avec celle de ses prédécesseurs et que la révision du financement de l’OTAN est par ailleurs déjà entamée.
Le sommet de 2014, au Pays de Galles, a marqué la fin du déclin des dépenses militaires de l’organisation, a-t-il exposé. L’alliance déploie maintenant ses forces en Europe de l’Est, afin de dissuader la Russie de tenter toute intrusion dans ses pays voisins.
Le ministre britannique estime que Donald Trump diluera ses engagements électoraux.
«Il y a toujours une certaine incertitude lors de la transition entre les gouvernements américains, a-t-il constaté. Je suis certain que le nouveau gouvernement saura apprécier l’importance des organisations et des alliances internationales comme l’OTAN pour maintenir la paix en Europe et aussi à travers le monde.»
De son côté, le ministre canadien de la Défense dit s’attendre à rencontrer les membres de la délégation américaine au sommet d’Halifax.
M. Sajjan a par ailleurs qualifié la contribution financière canadienne à l’OTAN d’«assez importante». Il n’a pas laissé présager une révision à la hausse de ce budget.
C’est avec grande précaution qu’il a commenté l’amitié entre M. Trump et le président russe, Vladimir Poutine. M. Sajjan a préféré réitérer le soutien du Canada à l’Ukraine, de même que son empressement à rencontrer le nouveau secrétaire à la Défense des États-Unis.
Le Forum sur la sécurité internationale à Halifax réunit des délégués provenant de 70 pays, dont une dizaine de ministres de la Défense et 30 dirigeants militaires. Il se veut le premier sommet d’importance depuis le scrutin américain du 8 novembre.
Lors d’une conférence de presse, son président, Peter Van Praagh, a affirmé que le forum sera le théâtre de discussions «franches et difficiles» en raison du bouleversement du paysage politique par Donald Trump.