Soutenez

L'accueil des yézidis réjouit Rona Ambrose

Interim Conservative Leader Rona Ambrose speaks to reporters in the foyer of the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Monday, Feb. 22, 2016. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Sean Kilpatrick/THE CANADIAN PRESS
Stephanie Levitz, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les démarches en cours pour accueillir 1200 réfugiés yézidis d’ici la fin de l’année devrait renforcer la confiance des Canadiens à l’égard de leur gouvernement à Ottawa, selon la chef intérimaire de l’opposition officielle, Rona Ambrose.

Alors que les citoyens sont de plus en plus désabusés face à leurs institutions démocratiques, le fait que l’opposition et le gouvernement aient pu travailler ensemble pour aider les yézidis est une preuve que le système peut fonctionner, selon la chef conservatrice.

Ce n’était pas dans les priorités du gouvernement, mais il a changé de cap après la mobilisation de l’opposition et des Canadiens sur cet enjeu, a souligné Mme Ambrose, ajoutant que c’était «la bonne chose à faire».

La chef intérimaire a fait ces commentaires lors d’une entrevue avec La Presse canadienne en marge d’une conférence conservatrice qui avait lieu en fin de semaine et qui abordait notamment la question du populisme en politique. L’un des thèmes principaux portait d’ailleurs sur l’importance pour le gouvernement d’aller au-delà de ses priorités pour écouter les revendications des Canadiens.

Le fait que les conservateurs aient réussi à convaincre les libéraux sur l’enjeu des yézidis démontre que le gouvernement écoute vraiment.

La chef conservatrice a toutefois a incité le Canada à en faire davantage pour aider cette minorité kurde.

Mme Ambrose a cependant reconnu que l’enjeu des réfugiés n’était pas vraiment sur son radar lorsque les conservateurs formaient le gouvernement.

Le gouvernement conservateur avait choisi de se joindre à la coalition aérienne de bombardements contre Daech (le groupe armé État islamique) en Irak notamment en raison des yézidis. En 2014, des milliers d’entre eux ont été assiégés dans une montagne du nord de l’Irak et ont été forcés à se convertir, sans quoi ils seraient assassinés.

Pourtant, dans leur programme pour rétablir les victimes de ce régime et de la guerre civile en Syrie, les conservateurs n’avaient jamais ciblé les yézidis même lorsqu’ils visaient à prioriser les minorités religieuses dans la région. Seulement une poignée d’entre eux se sont installés au Canada sous l’ancien gouvernement conservateur.

Mais le fait que des femmes aient été utilisées comme des esclaves sexuelles et que les Nations unies aient statué que cette minorité faisait face à un génocide ont attiré l’attention de Mme Ambrose.

Avec la porte-parole en matière d’immigration, Michelle Rempel, et le porte-parole en matière d’affaires étrangères, Peter Kent, elle a lancé une campagne pour que le gouvernement agisse.

Cet effort a atteint son point culminant lorsque le parti a présenté une motion incitant le gouvernement à adopter un programme de rétablissement d’envergure pour ces réfugiés. La motion a été adoptée à l’unanimité à l’automne et le gouvernement a annoncé la semaine dernière qu’il souhaitait accueillir 1200 yézidis dans la prochaine année.

La violence sexuelle à laquelle font face ces femmes représentait une question de moralité pour le gouvernement, a insisté Mme Ambrose.

Mais cette violence est précisément l’une des raisons qui expliquent pourquoi il est si difficile de réinstaller ces gens ailleurs, a indiqué Jean-Nicolas Beuze, représentant de l’agence de réfugiés de l’ONU à Ottawa.

Les gens doivent reconnaître avoir subi de la torture, un aveu qui peut couvrir de honte des familles entières.

«Il y a un modèle dominant de soi-disant crimes d’honneur, alors pour certaines victimes, elles ne seront pas capables de dénoncer parce qu’elles sont à risque d’être tuées pour avoir dévoilé le fait qu’elles aient été agressées sexuellement ou qu’elles aient subi d’autres formes de torture», a-t-il précisé.

Les yézidis sont souvent réticents à quitter leur milieu en raison de forts liens familiaux. «Nous devons prendre en considération l’état psychologique de la personne», a-t-il expliqué, soulignant que les individus devaient être assez forts pour être déracinés et envoyés ailleurs.

M. Beuze dit appuyer le plan du gouvernement, mais il ajoute du même souffle que seulement une partie des yézidis seront rétablis.

«Ce qui est aussi important, c’est de continuer d’offrir de l’aide sur le terrain», a-t-il remarqué.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.