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Le projet d’enfouissement de déchets radioactifs inquiète

A warning sign is posted at the AECL plant in Chalk River, Ont. on December 19 2007. Chalk River Laboratories, the Ontario facility that produces most of the medical isotopes used across North America, has been forced to unexpectedly interrupt its supply, leading to an advisory to patients needing treatment in British Columbia. THE CANADIAN PRESS/Fred Chartrand Photo: Fred Chartrand/The Canadian Press

Le projet d’enfouissement de déchets nucléaires prévoit la construction d’un immense dépotoir le long de la rivière des Outaouais à la frontière du Québec. Les autorités se veulent rassurantes.

L’Agence canadienne d’évaluation environnementale consulte jusqu’au 17 mai la population au sujet d’un immense projet de stockage de déchets radioactifs dans le cadre du démantèlement d’une partie des activités nucléaires de Chalk River. En jeu: le stockage de 106 piscines olympiques de déchets nucléaires. Les citoyens sont inquiets.

«Installer des déchets radioactifs à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais, c’est complètement irresponsable avec les risques d’inondation ou de tremblement de terre», souligne Gordon Edwards du Comité pour la surveillance du nucléaire.

Dans le cadre de la consultation publique, les promoteurs du projet ont évalué différentes options. Le stockage sous terre à grande profondeur est jugé trop coûteux (10 milliards $) et impossible à réaliser dans les délais.

Le scénario privilégié (celui de 600M$) prévoit la création d’un monticule de terre d’une hauteur de sept étages avec des membranes géotextiles pour contrôler les écoulements d’eau. Les déchets seront stockés à l’intérieur du monticule dans des cellules aménagées. Un système de détection des fuites et d’analyse environnementale de l’eau et de l’air sera aussi conçu.

«Tous les déchets qui doivent être éliminés dans le cadre du projet devront satisfaire aux critères d’acceptation des déchets (CAD) établis dans le but d’assurer le respect des exigences de sécurité opérationnelle et de sécurité à long terme», assure dans un document Énergie atomique du Canada, l’organisme fédéral qui supervise les activités nucléaires au pays. Plusieurs États américains utilisent la même méthode.

M. Edwards n’est pas convaincu. «Depuis que Stephen Harper l’a réformée la Commission canadienne de sûreté nucléaire est pro industrie. Elle agit comme coach au lieu d’être un arbitre. Pareil pour les études environnementales qui ne sont plus vraiment indépendantes», souligne-t-il en précisant que les activités opérationnelles sont désormais sous-traitées au consortium privé Laboratoires nucléaires canadiens.

«Comme les activités du secteur nucléaires sont en partie privatisées, nous craignons que les décisions proposées par l’industrie soient aussi motivées par la recherche de profit et le court terme. La preuve c’est que leur proposition d’enfouissement n’est faite que pour durée 50 ans alors que les déchets radioactifs durent des centaines de milliers d’années», conclut-il.

Plusieurs groupes environnementaux et de citoyens demandent donc au gouvernement de suspendre l’étude du projet le temps que tout le processus d’analyses environnementales ne soit revu tel que promis par le premier ministre Justin Trudeau.

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