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CRTC: Blais ne briguera pas un autre mandat

Justin Tang / La Presse Canadienne Photo: Justin Tang
Aleksandra Sagan, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Le président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) affirme qu’il ne briguera pas de nouveau ces fonctions, alors que son mandat de cinq ans — marqué par ses différends avec l’industrie et la mouvance du paysage technologique — vient à échéance samedi.

Jean-Pierre Blais a tenu la barre de l’organisme fédéral pendant l’avènement des services de vidéo en continu comme Netflix, de même que l’essor des réseaux mobiles à haute vitesse.

Pendant son mandat, il s’est fait le défenseur de politiques se voulant favorables aux consommateurs et s’est ainsi forgé la réputation d’être l’un des dirigeants du CRTC les plus militants de l’histoire récente.

En entrevue avec La Presse canadienne, lundi, il a reconnu qu’il «pense avoir fait une différence». Jean-Pierre Blais a mis en place des forfaits de télévision dit abordables pour au plus 25 $ par mois, a instauré un code de conduite sur les services sans-fil et a décrété que l’accès internet à large bande représente un service de base — une décision dont s’est réjoui le groupe de défense des droits des consommateurs OpenMedia, qui se montre fréquemment critique du CTRC.

Michael Geist, un expert en droit numérique de l’Université d’Ottawa, soutient que l’impact de M. Blais se fera ressentir longtemps après son départ.

«Changer la culture d’une agence gouvernementale et tâcher de faire entrer le cadre réglementaire du Canada en matière de communications dans l’ère numérique sont des choses qui ont largement échappé à ses prédécesseurs», a-t-il écrit sur son site web.

«M. Blais est arrivé au Conseil avec un programme exceptionnellement ambitieux. Il a accompli bien plus que ce à quoi on aurait pu raisonnablement s’attendre et il sera probablement reconnu comme l’un des présidents du CRTC les plus importants d’une génération», a ajouté le professeur.

Jean-Pierre Blais a souvent croisé le fer avec des géants des télécommunications, faisant preuve de peu de retenue dans ses déclarations.

Il a notamment raillé Rogers et Shaw sur la fermeture de leur service Shomi, se demandant s’ils n’étaient pas «trop habitués à recevoir un loyer mensuel de leurs abonnés dans un écosystème protégé, alors qu’ils devraient se retrousser les manches».

Il s’en est même déjà pris aux dirigeants d’organisations médiatiques, à l’occasion d’un discours au Cercle canadien de Toronto, soulignant que certains «possèdent des yachts luxueux et des hélicoptères privés» mais sont en quête de subventions.

Jean-Pierre Blais dit ignorer qui lui succédera et compte pour l’instant s’accorder un congé estival.

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