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La commercialisation du cannabis récréatif inquiète des experts

Alors que la légalisation du cannabis au Canada est prévue pour le premier juillet 2018, des experts s’inquiètent à l’idée que la commercialisation de cette drogue douce n’entraîne une hausse de la consommation.

Des spécialistes de différents milieux étaient réunis au Palais des congrès de Montréal lundi dans le cadre du Forum d’experts sur l’encadrement du cannabis au Québec. L’objectif de cet événement est de nourrir la réflexion sur les mesures d’encadrement que devrait mettre en place le gouvernement du Québec, entre autres quant à la distribution et la vente de marijuana.

Citant une étude réalisée récemment au Pays-Bas, le conseiller scientifique à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), François Gagnon, a précisé que la légalisation du cannabis n’a pas eu d’impact concret sur la consommation dans le pays au cours des dernières années.

Toutefois, la commercialisation de cette drogue a entraîné au Pays-Bas une augmentation de la consommation de celle-ci. Afin d’empêcher que la marijuana récréative soit l’objet au Québec de campagnes de promotion visant à «créer de la demande», M. Gagnon a soutenu à Métro que «ça devrait être des organismes de prévention qui offrent ce service [de vente]».

«Si tu vas acheter du cannabis dans un dépanneur, on va vouloir te vendre des produits. Ce n’est pas le cas dans un OBNL.» – François Gagnon, conseiller scientifique à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

La chargée de projet à l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), Émilie Dansereau, a dénoncé à Métro les campagnes de marketing réalisées actuellement par des compagnies qui vendent du cannabis thérapeutique. Elle affirme entre autres que des événements artistiques sont financés par de telles compagnies et que celles-ci utilisent les réseaux sociaux pour promouvoir leurs produits à base de marijuana.

«C’est correct qu’on veuille faire de l’argent. Mais là, on doit respecter des principes de santé publique et les deux me semblent irréconciliables», a-t-elle lancé. Selon elle, ce sont les compagnies qui «produisent du cannabis médicinal qui vont vendre du cannabis récréatif» après sa légalisation, contribuant davantage à la banalisation de cette drogue par leurs campagnes de promotion.

Rencontrée en marge du forum, la professeure titulaire au département de criminologie de l’Université d’Ottawa, Line Beauchesne, a proposé la création par le gouvernement du Québec d’«un site web comme Amazon» qui deviendrait une référence pour les consommateurs de cannabis québécois. Ainsi, en se procurant leur cannabis sur un site internet «convivial», les consommateurs cesseraient selon elle de consulter les pages web de compagnies «qui ont intérêt à banaliser» la consommation de cette drogue.

Le Forum d’experts sur l’encadrement du cannabis au Québec se termine mardi soir.

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