Une lame oubliée dans le corps d’une patiente
MONTRÉAL — Le ministre québécois de la Santé, Gaétan Barrette, attribue à l’erreur humaine l’oubli d’un instrument chirurgical long de 33 centimètres dans l’abdomen d’une patiente qui avait subi une hystérectomie, en mars, dans un hôpital de Montréal.
En mêlée de presse, mercredi, le ministre Barrette a déclaré que cet incident ne devrait pas miner la confiance des Québécois en leur réseau de santé.
«L’erreur est humaine, a-t-il martelé. Il n’y aura jamais zéro erreur.»
Il a d’ailleurs rappelé qu’une procédure appliquée dans tous les blocs opératoires de la province vise à éviter précisément ce genre d’incident.
«Il y a une étape cruciale à la fin de la chirurgie qui s’appelle le décompte, a exposé le ministre Barrette. Il y avait tant de compresses, il y avait tant de seringues, il y avait tant d’aiguilles. Tout ça, c’est compté et recompté à la fin pour s’assurer qu’il n’y a rien de laissé dans le patient.»
Dans le cas présent, «il y a un décompte qui n’a pas fonctionné», a-t-il reconnu.
En entrevue avec Radio-Canada, Sylvie Dubé a expliqué s’être soumise à un traitement de chimiothérapie contre son cancer des ovaires avant de se tourner vers une hystérectomie, le 14 mars.
Après l’opération, elle s’était plainte d’une douleur à l’épaule, «comme un coup de couteau».
Les professionnels de l’hôpital Notre-Dame l’ont assurée qu’il était normal qu’elle ressente des douleurs dans d’autres parties de son corps.
Des semaines ont passé et les anti-inflammatoires ne réussissaient pas à apaiser sa douleur. Découragée, elle s’est rendue aux urgences le 22 mai. Une radiographie a permis de découvrir la présence d’un objet métallique dans son ventre.
«Les radiologistes viennent me voir avec les yeux exorbités en me disant: « On voit une plaque métallique de 30 centimètres dans votre abdomen »», a-t-elle raconté à un journaliste de Radio-Canada.
L’instrument, que le rapport médical décrit comme une «lame flexible», a été retiré le 25 mai.
«C’est malheureux, mais il ne faut pas penser, après cette nouvelle-là, que notre réseau de soins de santé et de services sociaux, particulièrement dans le bloc opératoire, est à risque», a martelé le ministre Barrette. «Zéro complication, ça n’existe pas.»