L’offre des Super Hornet expire à la fin de 2017
OTTAWA — Le gouvernement Trudeau devra peut-être se prononcer d’ici la fin de l’année sur l’achat d’avions de chasse Super Hornet, alors que le différend commercial entre Boeing et Bombardier ne sera vraisemblablement pas encore réglé.
Washington a déposé le mois dernier une offre formelle pour la vente, à plus de 6 milliards $, de 18 appareils destinés à appuyer provisoirement l’aviation canadienne en attendant qu’Ottawa mette en place le processus d’appel d’offres pour le remplacement complet de tous les vieux chasseurs CF-18. Toute vente d’équipement militaire américain à l’étranger doit être approuvée par une agence du département de la Défense.
Or, des sources ont indiqué à La Presse canadienne que l’offre de Washington n’est valide que jusqu’à la fin de cette année. Ottawa pourrait toujours demander un délai, mais il n’est pas certain que Washington acceptera. Il serait par contre étonnant que Washington retire ensuite son offre, mais une nouvelle offre déposée après l’échéancier initial pourrait coûter plus cher au gouvernement canadien, ou repousser la date de livraison des appareils convoités.
Le gouvernement fédéral songe toujours à faire affaire avec Boeing malgré les manoeuvres du fabricant américain engagées contre l’entreprise québécoise Bombardier. Boeing estime que Bombardier se livre à du dumping aux États-Unis parce que le fabricant québécois bénéficierait de subventions gouvernementales.
À la suite de l’annonce du partenariat entre Bombardier et Airbus, lundi, le ministre canadien de la Défense nationale, Harjit Sajjan, a indiqué que le gouvernement avait maintenant les coudées plus franches pour fournir à l’armée de l’air les meilleurs outils possible.
Le Canada a en fait obtenu plus de temps que d’autres pays pour prendre une décision sur l’offre des Super Hornet — les offres semblables sont habituellement valides pendant 60 jours seulement, et non 90. Mais ce délai supplémentaire ne sera pas suffisant pour que l’on connaisse l’issue du litige entre Boeing et Bombardier, puisque la cause devrait être entendue par la Commission américaine du commerce international jusqu’au printemps.
Les libéraux affirmaient qu’ils renonceraient à l’achat de Super Hornet si Boeing ne retirait pas sa plainte contre Bombardier, une procédure qui pourrait se traduire par des droits compensateurs de 300 pour cent sur les appareils vendus aux États-Unis.
Ottawa a aussi demandé à l’Australie le mois dernier un «bilan de santé» de ses avions de chasse de seconde main. La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Carla Qualtrough, a indiqué qu’Ottawa attendait une réponse de Canberra d’ici la fin de l’année, justement.