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Recensement: des Canadiens plus éduqués, mais l’écart hommes-femmes demeure

A Simon Fraser University student wears a First Nations Coast Salish woven cedar hat as she and other students wait to receive their degrees during the fall convocation ceremony at the university in Burnaby, B.C., on Friday October 11, 2013. Canadians are putting in more effort in the classroom, additional time on the job and extra teeth-gnashing minutes on the road getting to and from work, Statistics Canada says in the latest - and last - batch of numbers from the 2016 census.THE CANADIAN PRESS/Darryl Dyck Photo: THE CANADIAN PRESS

Les Canadiens font de plus en plus d’efforts dans les salles de classe, selon les données dévoilées mercredi par Statistique Canada.

Ces données tirées du recensement de 2016 indiquent que plus de la moitié de la population active du Canada âgée de 25 à 64 ans a obtenu un diplôme collégial ou universitaire.

Il s’agit de la plus forte proportion parmi les pays comparables de l’OCDE, incluant les États-Unis.

Lorsqu’il est question d’éducation, les femmes semblent avoir comblé l’écart les séparant des hommes.

Elles ont ainsi obtenu la moitié de toutes les maîtrises décernées en 2016 et près de la moitié de tous les doctorats acquis par les jeunes Canadiens de 25 à 34 ans.

L’écart salarial persiste, toutefois. En Saskatchewan, par exemple, un homme détenant un certificat d’apprenti obtenait un revenu médian de 86 059 $, soit environ 13 000 $ de plus qu’une femme ayant suivi une formation universitaire.

«Bien que les femmes soient plus hautement éduquées, elles ne gagnent pas davantage. Leur taux de participation au marché du travail n’est pas plus élevé. L’éducation ne raconte donc pas toute l’histoire», note Laura Wright, professeure adjointe en sociologie à l’Université de la Saskatchewan.

Moins de femmes en sciences et génie

Les femmes demeurent par ailleurs toujours aussi minoritaires dans les domaines des sciences, des technologies, du génie et des mathématiques (STGM).

Dans le sous-sol du pavillon d’ingénierie de l’Université McGill, Elizabeth O’Meara tape le mot «engineer» — ingénieur, un mot qui n’a pas de genre en anglais — dans le moteur de recherche Google Image, et voit l’écran se remplir de photos d’hommes portant des casques de construction.

«C’est un peu disgracieux», dit Mme O’Meara au groupe d’élèves de cinquième secondaire qui l’écoutent et qu’elle espère convaincre de s’intéresser à son champ d’études.

«Ce n’est pas tout le monde qui porte des casques en génie. Et aussi, ce sont tous des hommes. Et ils sont tous blancs.»

Mme O’Meara, une étudiante de 19 ans en bioingénierie, est bien consciente qu’elle ne ressemble pas à la plupart des aspirants ingénieurs.

Sa présentation fait partie d’un effort visant à améliorer la représentation dans les domaines liés aux STGM.

Plus de quatre Canadiennes de 25 à 34 ans sur 10 détenaient un baccalauréat ou un diplôme de grade supérieur en 2016, comparativement à moins de 33 pour cent en 2006.

Pourtant, cinq fois plus d’hommes canadiens que de femmes possédant un tel diplôme ont opté pour des programmes de STGM.

Au moment où le nombre d’emplois dans ces domaines augmente, le peu de femmes dans ces secteurs payants pourrait avoir d’importantes conséquences du point de vue économique, selon un rapport publié plus tôt cette année par Services économiques TD.

«Il sera difficile de combler l’écart salarial fondé sur le sexe si les femmes ne font pas de progrès plus importants dans le domaine des STGM», peut-on y lire.

Les experts ont de la difficulté à expliquer pourquoi les femmes continuent à se ruer vers des domaines comme l’éducation et les sciences de la santé, alors que davantage d’hommes choisissent le génie.

Des études suggèrent que les raisons sont multiples et complexes, et incluent un préjugé sexiste systémique, une tendance pour les filles à sous-estimer leurs capacités en mathématiques et un manque de modèles aux échelons supérieurs.

Le groupe d’étudiantes représenté par Mme O’Meara tente de créer une communauté accueillante pour les étudiantes en offrant du mentorat et des occasions de réseautage pour les aider à faire leur place dans le milieu.

L’une des missions du groupe est d’examiner le manque de modèles féminins à tous les échelons de la profession.

«Lorsque vous n’avez pas de modèles, cela affecte tout le monde tout au long de la chaîne», affirme Taylor Lynn Curtis, une étudiante en génie logiciel qui fait partie du groupe de Mme O’Meara.

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