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Marois se défend d'avoir ciblé Barrette

MONTRÉAL – Pauline Marois a dû s’expliquer sur des propos qui ont vexé un candidat caquiste vedette, dimanche, alors qu’elle promettait de soumettre une refonte de la loi 101 dans les 100 jours suivant l’élection d’un gouvernement du Parti québécois.

Sous le feu de ses adversaires, la chef péquiste s’est défendue d’avoir ciblé le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) Gaétan Barrette avec des propos sur les saines habitudes de vie.

Lors d’une conférence de presse où elle était entourée de plusieurs candidats péquistes, Mme Marois a déclaré que tous les Québécois étaient responsables d’avoir des habitudes favorisant une bonne santé.

«Mon propos visait tous les Québécois», a-t-elle dit.

Mme Marois a suscité la colère de M. Barrette, samedi, en affirmant qu’un ministre de la Santé doit faire preuve d’exemplarité lorsqu’il est question de saines habitudes de vie.

M. Barrette, un médecin radiologiste, s’est senti ciblé et en réaction, il a invité tous les Québécois avec un surplus de poids à répondre à Mme Marois en votant pour la CAQ.

Dimanche, Mme Marois a tenté de dissiper les perceptions de M. Barrette, qui a temporairement quitté ses fonctions de président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), afin de briguer les suffrages dans la circonscription de Terrebonne.

«Je crois que tous les Québécois, moi y compris, on devrait avoir des bonnes habitudes de vie et je crois qu’on doit se préoccuper de cela», a-t-elle dit.

En campagne à Québec avec son chef, dimanche, M. Barrette, loin de décolérer, en a rajouté en dénonçant l’insignifiance des propos de Mme Marois, qu’il a assimilés à de l’intimidation de cour d’école.

«On est dans l’insignifiance de l’école primaire et je m’attends à mieux d’une chef de parti qui veut faire un pays, a-t-il dit. On est dans le bébé la-la.»

Le chef caquiste François Legault a pour sa part soutenu que, malgré les explications de Mme Marois, son propos faisait indéniablement allusion au candidat vedette de la CAQ.

«Il est temps qu’on débatte d’idée et qu’on arrête les attaques personnelles, surtout les attaques sur le physique des gens», a-t-il dit.

Dans un hôtel du centre-ville de Montréal, Mme Marois s’est engagée à présenter une refonte de la Charte de la langue française à l’intérieur des trois mois suivant l’élection du 4 septembre prochain.

Constatant un recul, Mme Marois a cité des statistiques de l’Office québécois de la langue française (OQLF) indiquant que le nombre de francophones a diminué sous la barre des 80 pour cent, au Québec, et qu’il est descendu à moins de 50 pour cent, sur l’île de Montréal.

Critiquant le laxisme des libéraux dans ce dossier, la chef péquiste a aussi exposé que, de 2010 à 2012, le taux d’accueil en français dans les commerces du centre-ville de Montréal a chuté, passant de 89 pour cent à 74 pour cent.

«Nous déposerons une nouvelle loi 101 plus forte, plus cohérente, plus ambitieuse, a-t-elle dit. Il s’agira de lui rendre la cohérence que lui a enlevée la Cour suprême, de la clarifier et de la rendre conforme aux besoin de notre époque.»

Mme Marois a affirmé qu’un gouvernement du Parti québécois déposera un projet de loi pour modifier la Charte de la langue française dans les 100 jours suivant l’élection.

La chef péquiste a répété son intention de donner à l’OQLF plus de personnel pour faire respecter l’affichage en français.

Les 54 000 entreprises comptant entre 11 et 50 employés, notamment dans le commerce de détail, seraient aussi soumises à la loi 101, augmentant ainsi les obligations d’assurer le droit de travailler en français.

Actuellement limitée aux primaire et secondaire, l’obligation d’étudier en français serait étendue jusqu’au cégep, aux écoles de formation professionnelle et à l’éducation des adultes.

Plus de la moitié des nouveaux inscrits au réseau collégial anglophone sont de langue maternelle autre que l’anglais, a relevé la chef péquiste.

Les péquistes se prévaudraient aussi de la clause dérogatoire pour bloquer les «écoles passerelles», qui permettent d’avoir accès à l’enseignement public en anglais après un détour dans une école privée non subventionnée.

«Cette situation, elle est intolérable, a-t-elle dit. Nous abolirons donc les écoles passerelles.»

Mme Marois a aussi affirmé qu’elle reverra les règles qui permettent à des entreprises, comme Bombardier Aéronautique, de se soustraire à l’obligation d’assurer à ses employés le droit de travailler en français.

«Je crois qu’il faut revoir tout ça, pour voir où il y a des lacunes et des corrections à apporter», a-t-elle dit.

Mme Marois a affirmé qu’il était normal qu’une partie des tâches s’effectuent en anglais pour un employé travaillant dans une entreprise qui transige avec l’étranger.

«Mais une fois qu’il a fermé le téléphone, je crois que dans son entreprise, au Québec, ça doit se passer en français», a-t-elle dit, sans se fixer d’échéancier précis pour cet aspect particulier.

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