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Trudeau rencontrera le ministre en chef du Punjab, en Inde

PRABHJOT GILL / The Associated Press Photo: PRABHJOT GILL
Mia Rabson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MUMBAI, Inde — Le dirigeant de l’État du Pendjab, qui avait publiquement accusé des membres du gouvernement de Justin Trudeau de soutenir les séparatistes sikhs en Inde, rencontrera finalement le premier ministre canadien cette semaine.

Un gazouillis transmis sur le compte Twitter d’Amarinder Singh, le ministre en chef de l’État du Pendjab, indique qu’il rencontrera M. Trudeau mercredi. M. Singh espère que la rencontre «permettra de resserrer les liens d’affaires et personnels entre les deux pays». M. Trudeau a indiqué lundi que les détails de la rencontre n’avaient pas encore été finalisés, notamment en ce qui concerne la présence de membres de son gouvernement.

M. Singh a accusé récemment plusieurs membres du cabinet Trudeau d’être des sympathisants du mouvement séparatiste sikh. Il a aussi soutenu que les communautés sikhes au Canada constituent un terreau fertile de séparatistes. Le gouvernement central indien aimerait que le Canada sévisse contre les éléments séparatistes au sein de la diaspora sikhe au pays. New Delhi soutient que ces éléments étrangers offrent une plateforme à certains séparatistes sikhs qui commettent des actes de violence en Inde pour obtenir un État sikh indépendant, le «Khalistan».

En avril, le ministre Singh avait refusé de rencontrer le ministre canadien de la Défense nationale. Harjit Sajjan avait alors qualifié ces allégations de ridicules et de blessantes. La semaine dernière, alors que M. Trudeau s’apprêtait à quitter Ottawa pour ce voyage officiel de sept jours en Inde, aucune rencontre n’était prévue entre lui et M. Singh. Celui-ci avait toutefois confié à une publication indienne qu’il serait le guide touristique personnel du premier ministre canadien lors de sa visite au Temple d’or d’Amritsar, lieu sacré des sikhs.

Au premier jour complet de la visite de M. Trudeau, toutefois, le ton avait changé grâce au ministre Sajjan, qui a demandé à son patron de demander une rencontre à trois avec M. Singh. Pour l’heure, le ministre Sajjan ne serait pas invité, mais les détails de la rencontre ne sont pas encore finalisés, a indiqué M. Trudeau lundi à Mumbai.

Interrogé sur le différend lundi, M. Trudeau a rappelé que le gouvernement canadien appuyait une Inde unie, mais reconnaissait aussi l’expression de la diversité des opinions. «Ça fait partie des valeurs canadiennes d’accepter une diversité de points de vue, de perspectives, mais on fait toujours ça dans le respect, on rejette la violence et toute approche basée sur la haine, a-t-il dit. Mais en même temps, je peux vous rassurer et répéter que la politique du Canada — et ma politique personnelle — n’a pas changé: on reconnaît et on appuie une (seule) Inde.»

Commerce bilatéral

Des observateurs ne croient pas que cet irritant nuira aux relations commerciales du Canada avec le deuxième pays le plus populeux de la planète, tout juste derrière la Chine. Ce commerce bilatéral croît par contre beaucoup moins vite que prévu: il avait atteint 8 milliards $ en 2016, très loin de l’objectif de 15 milliards $ que le gouvernement conservateur avait fixé pour 2015.

L’Inde constitue un excellent marché pour l’uranium et les produits agricoles canadiens, notamment les lentilles et les pois chiches. Or, New Delhi a imposé depuis deux mois des tarifs douaniers de 50 pour cent sur les pois secs et de 40 pour cent sur les pois chiches, ce qui a fait fuir les producteurs canadiens.

M. Trudeau a indiqué lundi qu’il avait évoqué ce dossier avec son homologue indien, Narendra Modi, au Forum économique mondial de Davos, en janvier. Il en a aussi parlé dès son arrivée en Inde samedi, lorsqu’il a été accueilli par le ministre d’État à l’Agriculture.

Lundi, M. Trudeau se trouvait d’ailleurs dans l’État du Gujarat, d’où est originaire le premier ministre Modi. De nombreuses affiches à l’effigie du leader canadien avaient été déployées le long du cortège. Dans la ville d’Ahmedabad, le long du parcours, on avait placardé des pancartes et des écriteaux montrant MM. Trudeau et Modi, et sur lesquelles on pouvait lire «Longue vie à l’amitié Inde-Canada».

M. Modi n’a pas encore rencontré M. Trudeau depuis son arrivée en Inde, et aucune activité commune n’est prévue avant vendredi. Certains observateurs au Canada et en Inde reprochent à M. Modi de faire preuve d’indifférence face à son homologue canadien.

M. Trudeau, qui a visité lundi l’ancienne demeure du Mahatma Gandhi et un temple bouddhiste, est le premier chef de gouvernement canadien à se rendre dans l’État du Gujarat.

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