Pauline Marois: «Nous avons des projets, des idées claires»
La chef du Parti québécois Pauline Marois, qui a vécu plusieurs tempêtes, multiplie les entrevues, les annonces et les interventions au cœur de cette campagne électorale. Malgré ce train d’enfer, lorsque nous l’avons rencontrée, Pauline Marois avait bonne mine et ne semblait pas en perte d’énergie.
Vous êtes, à 63 ans, la plus âgée des trois candidats potentiels au poste de premier ministre du Québec. Êtes-vous plus expérimentée et plus apte à gouverner que vos adversaires?
Mon âge fait certainement de moi une personne plus mature. Je crois que l’expérience et les moments difficiles que j’ai vécus m’ont aguerrie encore davantage.
Quel genre d’accueil les gens vous réservent-ils jusqu’à maintenant durant cette campagne électorale?
Nous avons parcouru plusieurs milliers de kilomètres depuis le début de la campagne, et partout, l’accueil est très chaleureux
Que pensez-vous des équipes de vos adversaires principaux?
L’équipe de M. Charest s’est beaucoup affaiblie. Tous les ministres qui avaient un certain poids au sein du cabinet ont quitté. Du côté de la CAQ, on ne peut pas former un gouvernement avec seulement quelques personnes connues. L’inexpérience gouvernementale du parti se reflète dans la campagne : M. Legault annonce des investissements de plusieurs milliards de dollars, sans être capable de nous dire où il prendra l’argent. Ce n’est pas rigoureux et c’est irresponsable.
Le Parti québécois espère remporter les élections pour la première fois depuis 1998. Pourquoi les électeurs devraient-ils choisir
votre parti?
Nous avons des projets, des idées claires et une équipe remarquable. Les candidats du Parti québécois proviennent de tous les milieux. Un gouvernement, ça exige un bon leader, mais aussi une équipe qui est capable de faire du bon boulot.
À l’heure actuelle, seulement 18 % du budget du ministère des Transports du Québec (MTQ) est alloué aux transports collectifs. Est-ce que ce montant est suffisant?
Un des thèmes les plus importants de notre programme est l’indépendance énergétique. Nous voulons réduire notre consommation de pétrole. Nous voulons aller vers l’électrification des transports et augmenter les déplacements en transport collectif. Pour Montréal, il s’agit d’une priorité. Je tiens à souligner que c’est le Parti québécois, sous René Lévesque, qui a nommé pour la première fois un ministre de l’Environnement.
La question de la souveraineté est toujours bien présente au Parti québécois. Quelle est la stratégie à ce propos?
Les Québécois sont lourdement taxés. Plusieurs décisions qui sont prises à Ottawa vont à l’encontre de nos valeurs (registre des armes à feu, retrait de Kyoto, etc.). Nous allons engager des démarches afin de rapatrier au Québec un maximum de pouvoirs et les budgets qui s’y rattachent. Tous les budgets de culture devraient être sous notre responsabilité.
Un référendum sur la question nationale ne serait donc pas dans les plans durant votre premier mandat?
J’aimerais idéalement qu’on tienne un référendum au cours de notre premier mandat. Cependant, je ne veux pas parler stratégie sur la place publique. Je veux me garder toute la latitude possible, afin de choisir le meilleur moment, celui où j’arriverai à la conclusion que la majorité des Québécois va appuyer la souveraineté.
- En rafale
Qu’est-ce que vous aimez le moins en campagne électorale? La logistique et les préparatifs.
Un candidat d’un autre parti que vous admirez? Je les estime tous.
Si vous ne faisiez pas de politique, que feriez-vous? Je m’occuperais de mes petits-enfants.
Quel est le meilleur coup du dernier gouvernement? La nomination d’une femme intègre à la commission d’enquête.
Quel est le pire coup du dernier gouvernement? Avoir laissé s’installer la corruption.
La première chose qui vous vient en tête lorsque vous entendez les mots suivants :
Jean Charest? Irresponsable.
Casseroles? Mécontentement.
Plan Nord? Voler les Québécois.
Scrutin proportionnel? Pas maintenant.
Jacques Duchesneau? Ne pourra pas lutter seul contre la corruption.