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Crise des médias: comment intervenir, dit la FTQ

Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le conseil général de la FTQ estime que la disparition de journaux quotidiens ou hebdomadaires serait «une catastrophe» pour la démocratie au Québec et cherche comment épauler les médias écrits.

La plus haute instance de la FTQ entre les congrès s’est penchée sur l’avenir des médias écrits, mercredi à Laval, à l’invitation d’une quinzaine de responsables des communications de ses grands syndicats et de la centrale, inquiets de la situation.

Lors des échanges, certains ont carrément évoqué le risque que des médias puissent disparaître et qu’il fallait trouver moyen de faire quelque chose.

La FTQ poursuivra la réflexion en juin; elle va pousser plus loin le débat, peut-être l’élargir à l’extérieur de la centrale syndicale.

«Il faut s’interroger sur comment on donne un coup de main à nos médias écrits; ils ne peuvent pas disparaître demain matin, c’est comme impensable», s’est exclamé le président de la FTQ, Daniel Boyer, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

Fonds de solidarité

M. Boyer, qui siège aussi au conseil d’administration du Fonds de solidarité FTQ, souligne qu’il est déjà partenaire d’un grand média. «C’est sûr qu’on peut utiliser le Fonds de solidarité, mais je pense qu’entre nous, sans parler du Fonds de solidarité, qui est déjà un partenaire du Devoir, moi je pense qu’il faut entre nous solliciter nos médias écrits, qu’ils soient régionaux ou nationaux, il faut les impliquer davantage et faire des affaires avec eux», a-t-il dit.

Est-ce que la solution doit venir des médias eux-mêmes, qui devraient proposer un nouveau modèle d’affaires à d’éventuels partenaires financiers?

«La Presse n’est pas passée par le Fonds de solidarité. Il y a peut-être d’autres solutions aussi. Le Fonds de solidarité n’est pas une solution qui peut être ignorée non plus. Et je ne vous dis pas que demain matin, le Fonds de solidarité va s’investir en totalité dans ça, mais il le fait déjà. Je pense qu’il faut supporter nos médias écrits», a-t-il ajouté.

M. Boyer a réitéré l’appel pressant qui a été fait à maintes reprises quant à la nécessité de percevoir des redevances auprès des grandes plateformes comme Facebook et Google, qui donnent accès à du contenu journalistique sans défrayer les coûts du travail journalistique.

Il a fait valoir que Facebook, Twitter et autres médias sociaux ne remplacent pas les médias traditionnels pour atteindre les gens, les travailleurs. Les grands syndicats du Québec et les centrales syndicales ont tous conçu des pages Facebook avec un contenu élaboré, avec des vidéos, photos et communiqués. Mais ils affirment eux-mêmes que ce sont encore les médias traditionnels qui touchent le plus de gens, de travailleurs et jouissent encore d’une bonne crédibilité.

La FTQ est la plus grande centrale syndicale du Québec; elle compte plus de 600 000 membres, répartis dans 5000 syndicats locaux et 35 grands syndicats. Trois de ses grands syndicats comptent des membres dans les médias: le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Unifor et le Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB).

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