Normes du travail: Couillard presse l'opposition
MONTRÉAL — Le premier ministre Philippe Couillard lance un appel aux partis d’opposition afin qu’ils collaborent pour que soit adoptée avant la fin de la session parlementaire l’importante réforme de la Loi sur les normes du travail.
De passage à Montréal au symposium C2, jeudi, le premier ministre a admis que les députés ne seraient pas en mesure d’adopter tous les projets de loi qui sont au feuilleton d’ici l’ajournement des travaux, le 15 juin, mais il a dit souhaiter que ce soit le cas pour la réforme de la Loi sur les normes du travail, un projet «prioritaire pour la société», selon lui.
Les consultations particulières sur le principe du projet de loi doivent se poursuivre lundi et mardi, puis l’on doit passer au vote sur le principe. L’étude article par article du projet de loi doit suivre. La longueur du processus fait craindre de plus en plus que le projet de loi ne pourra pas être adopté avant l’ajournement des travaux.
Cette réforme, attendue depuis des années, prévoit notamment la reconnaissance du statut de proche aidant, un encadrement pour les agences de placement de main-d’oeuvre et diverses mesures censées faciliter la conciliation travail-famille. Elle prévoit aussi l’interdiction d’adopter de nouvelles clauses de disparité de traitement en fonction de la date d’embauche — comme les régimes de retraite ou d’assurances à deux vitesses, qui sont moins généreux pour les employés embauchés après une date donnée.
Il s’agit là de gains importants pour les travailleurs et les familles, a insisté le premier ministre, en invitant les partis d’opposition à faciliter l’adoption du projet de loi de la ministre du Travail, Dominique Vien.
«Il y a des choses majeures là-dedans. Je le demande aux partis d’opposition. Bien sûr, on ne sera pas capable d’adopter tous les projets de loi qui sont au feuilleton, mais ça, ça fait partie des projets de loi que je voudrais qu’on adopte ensemble, de façon consensuelle, parce que ça va rendre la vie meilleure pour nos concitoyens», a résumé le premier ministre.
Signe de l’importance qu’ils accordent à cette réforme, récemment, le président et le secrétaire général de la FTQ, Daniel Boyer et Serge Cadieux, se sont rendus tous les deux en commission parlementaire, accompagnés de représentants de certains de leurs grands syndicats, pour insister afin que ce projet de loi soit adopté avant la fin de la présente session parlementaire.
Selon la plus grande centrale syndicale du Québec, le projet de loi, bien qu’il soit imparfait, représente tout de même quelques avancées. La FTQ continue toutefois d’avoir des réserves, notamment quant au fait que les nouvelles disparités de traitement selon la date d’embauche seront interdites, mais pas celles qui existent déjà.